Bolet subtomenteux

Xerocomus subtomentosus

Xerocomus subtomentosus
Description de cette image, également commentée ci-après
Bolet subtomenteux
Classification
Règne Fungi
Division Basidiomycota
Classe Agaricomycetes
Sous-classe Agaricomycetidae
Ordre Boletales
Famille Boletaceae
Genre Xerocomus

Espèce

Xerocomus subtomentosus
L. 1753

Statut de conservation UICN

( LC )
LC  : Préoccupation mineure

Xerocomus subtomentosus, le Bolet subtomenteux ou Bolet tomenteux, anciennement Boletus subtomentosus, est une espèce de champignons (Fungi) basidiomycètes du genre Xerocomus dans la famille des Boletaceae largement répandue dans les bois de toute l'Eurasie, l'Amérique du Nord et l'Australie. Très commun et comestible moyen, il est caractérisé par sa chair rosâtre dans la moitié inférieure du pied à la coupe et son mycélium basal blanc.

Taxonomie

Le nom correct complet (avec auteur) de ce taxon est Xerocomus subtomentosus (L.) Quél.[1].

L'espèce a été initialement classée dans le genre Boletus sous le basionyme Boletus subtomentosus L.[1].

Synonymes

Deux Bolets subtomenteux.

Xerocomus subtomentosus a pour synonymes[1] :

  • Boletus cinnamomeus Rostk.
  • Boletus crassipes Schaeff.
  • Boletus cupreus Schaeff.
  • Boletus dentatus Rostk.
  • Boletus eriophorus Rostk.
  • Boletus fuscus Rostk.
  • Boletus lanatus Rostk.
  • Boletus leguei Boud.
  • Boletus pannosus Rostk.
  • Boletus spadiceus var. leguei (Boud.) Bigeard & H.Guillemin
  • Boletus striipes Secr.
  • Boletus striipes Secr. ex Fr.
  • Boletus subtomentosus L.
  • Boletus xanthus (E.-J.Gilbert) Merlo
  • Ceriomyces subtomentosus (L.) Murrill
  • Leccinum subtomentosum (L.) Gray
  • Rostkovites subtomentosus (L.) P.Karst.
  • Suillus lanatus (Rostk.) Kuntze
  • Suillus leguei (Boud.) Kuntze
  • Suillus pannosus (Rostk.) Kuntze
  • Suillus striipes (Secr. ex Fr.) Kuntze
  • Suillus subtomentosus (L.) Kuntze
  • Tubiporus subtomentosus (L.) Paulet
  • Versipellis subtomentosa (L.) Quél.
  • Xerocomopsis subtomentosa (L.) Reichert
  • Xerocomus ferrugineus subsp. leguei (Boud.) Bon, 1994
  • Xerocomus ferrugineus var. leguei (Boud.) Bon
  • Xerocomus fuscus (Rostkovius) E.-J.Gilbert
  • Xerocomus lanatus (Rostk.) E.-J.Gilbert
  • Xerocomus lanatus (Rostk.) Singer
  • Xerocomus leguei (Boud.) E.-J.Gilbert
  • Xerocomus leguei (Boud.) Montegut
  • Xerocomus leguei (Boud.) Montegut ex Bon
  • Xerocomus marginalis (Boud.) E.-J.Gilbert
  • Xerocomus striaepes (Secr. ex Fr.) Quél.
  • Xerocomus subtomentosus (L.) Fr.
  • Xerocomus xanthus (E.-J.Gilbert) Contu
  • Xerocomus xanthus (E.-J.Gilbert) Curreli

Étymologie

Le nom du genre Xerocomus est dérivé du grec ancien Xeros "sec" et kome "cheveux", et fait référence à la surface veloutée du chapeau[2], une particularité assez commune à tous les Xerocomus au sens strict. L'épithète spécifique subtomentosus signifie en latin "à poils fins", en référence à son chapeau tomenteux à subtomenteux. Subtomenteux signifiant "presque tomenteux", et tomenteux signifiant recouvert d'un tomentum, c'est à dire d'une pilosité cotonneuse, formée de poils serrés, fins, courts et plus ou moins feutrés[3],[4].

Phylogénie

Carl Von Linné décrit Boletus subtomentosus en 1753.

Xerocomus subtomentosus a été décrit pour la première fois en 1753 par le père de la taxonomie Carl Von Linné sous le nom de Boletus subtomentosus[5].

La date de début de la taxonomie fongique avait été fixée au 1er janvier 1821, pour coïncider avec la date des travaux du "père de la mycologie", le naturaliste suédois Elias Magnus Fries, ce qui signifiait que le nom devait être sanctionné par Fries (indiqué dans le nom par deux-points) pour être considéré comme valide, les travaux de Linné étant antérieurs à cette date. Il s'écrivait donc Boletus subtomentosus L.:Fr. Cependant, une révision de 1987 du Code international de nomenclature botanique a fixé la date de début au 1er mai 1753, date de publication de l'ouvrage fondateur de Linné, le Species Plantarum[2]. Le nom ne nécessite donc plus la ratification de l'autorité de Fries.

Lucien Quélet migre Boletus subtomentosus vers le genre Xerocomus.

Le mycologue français Lucien Quélet avait classé un certain nombre d'espèces de Boletus dans le genre Xerocomus, l'espèce type étant Xerocomus subtomentosus. Cette classification a été contestée, de nombreuses autorités ne reconnaissant pas le genre et continuant à utiliser Boletus subtomentosus ; toutefois, une analyse génétique publiée en 2013 a confirmé la distinction de cette espèce et de ses proches parents du groupe central de champignons du genre Boletus (sensu stricto)[6].

Clade et espèces apparentées

Xerocomus subtomentosus et les espèces apparentées, y compris Phylloporus pelletieri, forment un clade connu officieusement sous le nom de "Clade Xerocomus" au sein d'un groupe plus large (appelé officieusement hypoboletus) dans le sous-ordre des Boletineae. D'autres clades au sein du groupe comprennent les clades Aureoboletus et Hemileccinum, ainsi que des espèces actuellement désignées comme Boletus (bien qu'elles ne soient pas étroitement apparentées à Boletus edulis) et trois espèces actuellement désignées comme Boletellus (bien qu'il soit peu probable qu'elles soient des parents proches de l'espèce type, Boletellus ananas). Le clade contenant le groupe hypoboletus et le clade Royoungia est frère du groupe anaxoboletus (contenant les genres Tylopilus sensu stricto, Strobilomyces, Xanthoconium, Porphyrellus, Xerocomellus, Boletus sensu stricto et le groupe des leccinoïdes (comprenant les genres Leccinellum, Leccinum, Spongiforma et l'espèce Retiboletus griseus)[7]. X. subtomentosus étant l'espèce type du genre, elle et ses proches parents restent des Xerocomus, les autres membres étant placés dans des genres différents.

Noms vulgaires et vernaculaires

Cette espèce a pour noms vernaculaires : Bolet subtomenteux[8], Bolet tomenteux[8], en réfèrence à son chapeau tomenteux ou plus au moins tomenteux.

Le Bolet subtomenteux est parfois nommé à tort « Cèpe des pins », mais le Cèpe des pins est une tout autre espèce ; Boletus pinophilus.

Article détaillé : Cèpe des pins.

Description du sporophore

Chair dans la moitié inférieure du stipe rosâtre à la coupe, le critère d'identification principal de cette espèce. Il est à noter que le rose peut être moins marqué que sur cet exemplaire.

Les bolets sont des champignons dont l'hyménophore, constitué de tubes et terminés par des pores, se sépare facilement de la chair du chapeau. Ce chapeau d'abord rond, recouvert d'une cuticule, devient convexe à mesure qu’il vieillit. Ils ont un pied (stipe) central assez épais et une chair compacte. Les caractéristiques morphologiques de Xerocomus subtomentosus, le Bolet subtomenteux, sont les suivantes :

Son chapeau mesure de 3 à 12 cm, il est feutré, très variable en couleur, pouvant aller du brun-rouge au jaune citron vif, en passant par le gris et le brun foncé[9]. Parfois le chapeau se fend, révélant une chair jaune et molle en dessous. Sa cuticule est sèche, tomenteuse à subtomenteuse, couverte de minuscules poils fins donnant un aspect feutré, finement veloutée comme une peau de chamois, très difficile à peler.

L'hyménophore présentes des tubes jaune vif à jaune d'or chez les jeunes, puis jaune brunâtre à jaune olivâtre terne, plus au moins bleuissants. Les pores sont concolores aux tubes[9]. La sporée est olivâtre.

Son stipe mesure 3 à 10 cm x 0,5 à 3 cm, il est lisse, ou plus souvent avec des veines plus au mois en relief au sommet formant un pseudo-réseau. Il est de couleur jaune pâle à jaune vif, parfois avec des teintes rouges[9].

La chair est jaune pâle ou blanchâtre, typiquement rosée ou rougeâtre dans la moitié inférieure du pied. Elle bleuit occasionnellement et faiblement au niveau du chapeau après quelques minutes. Sa saveur est douce et son odeur est faible[9].

Le mycélium basal est de couleur blanche.

  • Principaux caractères distinctifs
  • Silhouette xérocomoïde, petite stature, généralement grêle.
    Silhouette xérocomoïde, petite stature, généralement grêle.
  • Chapeau de couleur variable, toujours plus au moins tomenteux.
    Chapeau de couleur variable, toujours plus au moins tomenteux.
  • Pores d'abord jaune d'or vif puis jaune olivâtre.
    Pores d'abord jaune d'or vif puis jaune olivâtre.
  • Stipe lisse ou plutôt souvent orné d'un pseudo-réseau très grossier.
    Stipe lisse ou plutôt souvent orné d'un pseudo-réseau très grossier.
  • Chair rosâtre dans la moitié inférieure du pied à la coupe.
    Chair rosâtre dans la moitié inférieure du pied à la coupe.
  • Mycélium de couleur blanche s'étendant du bout du stipe.
    Mycélium de couleur blanche s'étendant du bout du stipe.

Réactions chimiques

Spores de Xerocomus subtomentosus.

Une goutte d'ammoniaque (NH3) sur le chapeau produit instantanément une réaction acajou, rouge ou nulle sur la cuticule, et une réaction faiblement bleue sur la chair[8].

Caractéristiques microscopiques

Ses spores mesurent 11 à 15 μm x 4,5 à 5,5 μm, elles sont allongées-fusoïdes, lisses[8].

Galerie

Variétés et formes

Forme rubrotinctus à chapeau rougeâtre.
  • Xerocomus subtomentosus var. xanthus a le chapeau jaune vif uniforme.
  • Xerocomus subtomentosus f. rubrotinctus a le chapeau rougeâtre.

Habitat et distribution

Il s'agit un champignon ectomycorhizien. Ubiquiste, acidiphile ou calcicole. Très commun, on le trouve à partir du milieu de l'été jusqu'à la fin de l'automne dans les forêts de toute l'Eurasie, Amérique du Nord et en Australie formant une relation mycorhizienne avec un large éventail de feuillus et de conifères, surtout sous les chênes et les châtaigniers[9]. Il est également associé aux myrtilles.

Comestibilité

Comme tous les Xerocomus au sens large, le Bolet subtomenteux est une espèce d'intérêt culinaire donné comme moyen de par son faible goût et sa petite taille. Elle est comestible après cuisson, de préférence en retirant le pied et en privilégiant les jeunes spécimens dont les tubes ne sont pas très développés. C'est une espèce commune, occasionnellement consommée et ramassée, souvent en étant prise pour un Bolet bai (Imleria badia), confusion sans danger ; sa valeur culinaire étant à peu près égale[10].

Confusions possibles

Plusieurs espèces Xérocomoïdes ressemblent au Bolet subtomenteux. À l'instar des autres Xerocomus, le Bolet subtomenteux est tellement variable que la couleur de son chapeau ne peut pas être utilisée pour le reconnaître. Par contre, les tubes et les pores jaune vif chez les jeunes, la chair typiquement rosée dans le pied et le mycélium blanc sont de bons caractères qui permettent la distinction avec d'autres espèces[9]. Les différences se feront en regardant la couleur de la chair après une coupe verticale et en regardant la couleur du mycélium observable, à l'œil nu au bout du pied (si le champignon a bien été prélevé en entier). On le comparera avec :

  • Le Bolet bai (Imleria badia) : Chapeau généralement plus marron foncé, brun bai, facilement viscidule. Chair entièrement blanche à la coupe, hormis parfois un peu bleuissante au-dessus des tubes. Tubes et pores jaunâtres puis olivâtres, nettement bleuissants. Mycélium blanc.
  • Le Bolet ferrugineux (Xerocomus ferrugineus) : Chapeau généralement plus marron foncé. Tubes et pores jaune d'or. Chair entièrement blanche à la coupe. Mycélium jaune.
  • Le Bolet commun (Hortiboletus engelii) : Chapeau brunâtre à noirâtre, chair de la base du pied piquetée de petits points orangeâtres ou rouges à la coupe. Venant dans les pelouses, les jardins et les clairières.
  • Le Bolet couleur de lion (Aureoboletus moravicus) : Espèce plutôt rare. Chair blanchâtre à la coupe, mycélium blanc et odeur agréable de patisserie.
  • Le Bolet brun-rouge des peupliers (Xerocomus silwoodensis) : Espèce rare. Tubes et pores jaune d'or. Chapeau typiquement rougeâtre. Chair entièrement blanche à la coupe hormis un peu de brun occasionnel au bout du pied de forme souvent radicante. Mycélium faiblement jaunâtre à jaunâtre.
  • Le Bolet à base jaune (Xerocomus chrysonemus) : Espèce rare. Tubes et pores jaune d'or. Chapeau généralement plus clair. Chair blanchâtre, jaune vif au bout du pied, parfois avec un peu de bleuissement à cet endroit, pied très radicant. Mycélium jaune vif.

Voir aussi

Illustration de Xerocomus subtomentosus par Giacomo Bresadola.

Bibliographie

  • Guillaume Eyssartier & Pierre Roux : Guide des champignons – France et Europe – 4ᵉ édition, Belin, 2017.
  • Régis Courtecuisse & Bernard Duhem : Champignons de France et d'Europe, Delachaux, 2013.
  • Thomas Læssøe & Jens H. Petersen : Les champignons d’Europe tempérée, volume 1 et 2, Biotope, 2020.
  • Jean-Claude Gerber & Nicolas Schwab : Champignons, guide de terrain : 2ᵉ édition revue et augmentée, Rossolis, 2023.

Articles connexes

Liens externes

Sur les autres projets Wikimedia :

  • Bolet subtomenteux, sur Wikimedia Commons
  • Catégorie Xerocomus subtomentosus, sur Wikimedia Commons
  • (en) Référence Catalogue of Life : Xerocomus subtomentosus (L.) Quél. (consulté le )
  • (fr + en) Référence EOL : Xerocomus subtomentosus (consulté le )
  • (en) Référence Index Fungorum : Xerocomus subtomentosus (L.) Quél. (consulté le )
  • (fr + en) Référence GBIF : Xerocomus subtomentosus (L.) Quél. (consulté le )
  • (fr) Référence INPN : Xerocomus subtomentosus (L.) Quél., 1888 (TAXREF) (consulté le )
  • (en) Référence IRMNG : Xerocomus subtomentosus (L.) Fr., 1821 (consulté le ) (non valide)
  • (en) Référence MycoBank : Xerocomus subtomentosus (L.) Quél. (consulté le )
  • (en) Référence NCBI : Xerocomus subtomentosus (taxons inclus) (consulté le )
  • (en) Référence OEPP : Xerocomus subtomentosus (Linnaeus) Quélet (consulté le )
  • (en) Référence Taxonomicon : Xerocomus subtomentosus (L.) Fr. (1821) (consulté le )

Notes et références

  1. a b et c GBIF Secretariat. GBIF Backbone Taxonomy. Checklist dataset https://doi.org/10.15468/39omei accessed via GBIF.org, consulté le 11 février 2024
  2. a et b (en) S Nilson, Persson O (1977). Fungi of Northern Europe 1: Larger Fungi. Penguin. p. 106.
  3. « MycoDB : Glossaire mycologique », sur www.mycodb.fr (consulté le )
  4. (la) C Linnaeus (1753). "Tomus II". Species Plantarum. Vol. 2. Stockholm: Laurentii Salvii. p. 1178
  5. (la) Linnaeus C, Species Plantarum, vol. 2, Stockholm, Laurentii Salvii, (lire en ligne), « Tomus II », p. 1178
  6. (en) « ME Nuhn, M Binder, AF Taylor, RE Halling, DS Hibbett (2013). "Phylogenetic overview of the Boletineae". Fungal Biology. »
  7. (en) « ME Nuhn, M Binder, AF Taylor, RE Halling, DS Hibbett (2013). "Phylogenetic overview of the Boletineae". Fungal Biology. »
  8. a b c et d « MycoDB : Fiche de Xerocomus subtomentosus », sur www.mycodb.fr (consulté le )
  9. a b c d e et f Guillaume Eyssartier & Pierre Roux, Guide des champignons – France et Europe – 4ᵉ édition, Belin, 2017.
  10. italien, « GUIDA RAGIONATA ALLA COMMESTIBILITÀ DEI FUNGHI »
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