Prix de l'Arc de Triomphe

Qatar Prix de l'Arc de Triomphe

Prix de l'Arc de Triomphe
Description de cette image, également commentée ci-après
Logo de la course.

Groupe I

Données clés
Localisation Hippodrome de Longchamp
Inaugurée
Type de course Plat, pur-sang
Sponsors Qatar
Site web Qatar Prix de l'Arc de Triomphe
Informations sur la course
Longueur 2 400 mètres
Piste Gazon, corde à droite
Qualification 3 ans et plus
hongres exclus
Gains 5 000 000 
Répartition
1er : 2 857 000 , 2e : 1 143 000 
3e : 571 500 , 4e : 285 500 
5e : 143 000 
Record 2'24"49 (Danedream, 2011)

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Qatar Prix de l'Arc de Triomphe
2023
Orange, black triple diamond, black sleeves, red cap Green, pink sash, white sleeves, pink cap White, violet cap
Ace Impact Westover Onesto
Années précédentes
2022
White, emerald green hoops, white sleeves and cap emerald Green, Red epaulettes Yellow, black panel, red braces, black cap
Alpinista Vadeni Torquator Tasso
2021
Yellow, black panel, red braces, black cap emerald Green, Red epaulettes Royal blue, white cap
Torquator Tasso Tarnawa Hurricane Lane
2020-2011
2020
Mi vert-clair mi-gros-vert, manches gros-vert brassards verts-clair, toque gros vert rouge manches bleues toque noire bleue roy manches et toque bleues-clair
Sottsass In Swoop Persian King
2019
Rouge chevron vert, toque rouge une étoile verte Vert, écharpe et toque roses, manches blanches Mi vert-clair, mi gros-vert, manches gros-vert à brassards vert-clair, toque gros-vert
Waldgeist Enable Sottsass
2018
Vert, écharpe et toque roses, manches blanches jaune une étoile violette, toque jaune Bleu roy, le logo Emirates blanc
Enable Sea Of Class Cloth Of Stars
2017
Vert, écharpe et toque roses, manches blanches Bleu roy, le logo Emirates blanc Gros-bleu, Croix de Saint-André bleu-clair, manches diabolo bleu-clair et gros-bleu, toque blanche
Enable Cloth Of Stars Ulysses
2016
Bleu roy, disque orange, manches et toque rayées bleu roy et orange Violet, coutures blanches, manches rayées violettes et blanches, toque violette Gros bleu, brassards et toque blancs
Found Highland Reel Order Of St George
2015
Mi-noir mi-blanc vertical, manches idem, toque rouge Vert, épaulettes rose, manches blanches, toque verte Vert, épaulettes et toque roses, manches blanches
Golden Horn Flintshire New Bay
2014
Argentée, brandebourgs dorés, toque grenat à pompon doré Vert, épaulettes et toque roses, manches blanches Bleu roy, épaulettes blanches, toque rayée bleue roy et blanche
Treve Flintshire Taghrooda
2013
Grise épaulettes grenat Noire Croix de Saint-André et toque rouges, manches rayées noires et jaunes Bleu roy, épaulettes, manches et toque blanches
Trêve Orfevre Intello
2012
Bleu roy, épaulettes, manches et toque blanches Noire Croix de Saint-André et toque rouges, manches rayées noires et jaunes Beige
Solémia Orfevre Masterstroke
2011
Orange, chevron gros-bleu, manches rayées oranges et blanches, toque blanche à pompon gros-bleu Verte épaulettes rouges toque verte Jaune, épaulettes et manches rouges, toque jaune
Danedream Shareta Snow Fairy
2010-2001
2010
Vert, écharpe et toque roses, manches blanches Cerclé rouge et blanc, manches bleues, toque rouge une étoile blanche Verte épaulettes rouges (Écharpe rouge)
Workforce Nakayama Festa Sarafina
2009
Jaune, toque violette une étoile jaune Bleu roy, manches rayées bleues roy et blanches, toque blanche Bleu roy, le logo "Emirates" blanc
Sea The Stars Youmzain Cavalryman
2008
Verte épaulettes rouges Bleu roy, manches rayées bleues roy et blanches, toque blanche Rose plain
Zarkava Youmzain Soldier of Fortune
2007
Gros-bleu plain Bleu roy, manches rayées bleues roy et blanches, toque blanche Gros-bleu, Croix de Saint-André bleue-clair, manches rayées gros-bleu et blanches, toque blanche
Dylan Thomas Youmzain Sagara
2006
Verte, écharpe et toque roses, manches blanches Bleu roy étoiles blanches, toque bleue roy un losange blanc Noire, capeline pointue et toque jaunes, manches bleues roy
Rail Link Pride Deep Impact
2005
Bleu Roy, disque orange, manches et toque rayées Bleues roy et oranges Bleu roy toque bleu-clair Gros-bleu, Croix de Saint-André bleue-clair, manches rayées gros-bleu et blanches, toque blanche
Hurricane Run Westerner Bago
2004
Gros-bleu, Croix de Saint-André bleue-clair, manches rayées gros-bleu et blanches, toque blanche Grise, écharpe et toque roses Noire toque blanche
Bago Cherry Mix Ouija Board
2003
Verte épaulettes rouges Bleu roy, épaulettes blanches, toque rayée bleue roy et blanche Bleu Roy, disque orange, manches et toque rayées Bleues roy et oranges
Dalakhani Mubtaker High Chaparral
2002
Bleu roy, le logo "Emirates" blanc Gros-bleu, Croix de Saint-André bleue-clair, manches rayées gros-bleu et blanches, toque blanche Bleu Roy, disque orange, manches et toque rayées Bleues roy et oranges
Marienbard Sulamani High Chaparral
2001
Bleu roy, le logo "Emirates" blanc Bleue roy toque bleue-clair Grise toque rose
Sakhee Aquarelliste Sagacity
2000-1991
2000
Verte épaulettes rouges Bleue roy, coutures, manches et toque blanches Jaune épaulettes vertes
Sinndar Egyptband Volvoreta
1999
Bleue roy disque orange, manches et toque rayées bleu roy et orange Jaune ceinture bleue, manches rouges, toque écartelée rouge et bleue Gros-vert, chevron, manches et toque blanche, une étoile gros -vert
Montjeu El Condor Pasa Croco Rouge
1998
Grise, toque rose Grise manches bleues, toque rayée grise et bleue Jaune, Croix de Saint-André et manches gros-bleues, toque jaune
Sagamix Leggera Tiger Hill
1997
Bleue Roy, toque bleue-clair Bleue-clair, toque échiquetée blanche et jaune Rouge chevron et toque verts
Peintre Celebre Pilsudski Borgia
1996
jaune épaulettes vertes Bleue-clair, toque échiquetée blanche et jaune Blanche, écharpe bleue, toque écartelée rouge et bleue
Helissio Pilsudski Oscar Schindler
1995
Vert-clair chevron blanc, manches rayées du même Bleue roy toque bleue-clair Grenat manches blanches, toque grenat une étoile blanche
Lammtarra Freedom Cry Swain
1994
Grenat manches blanches, toque grenat une étoile blanche (Écharpe bleue) Gros-bleu, Croix de Saint-André bleue-clair, manches rayées gros-bleu et bleu-clair, toque blanche Bleu roy, épaulettes blanches, manches cerclées bleues roy et blanches, toque écartelée blanche et bleue roy
Carnegie Hernando Apple Tree
1993
Jaune, chevron, manches et toque mauve, une étoile jaune Rayée Jaune et noire, manches rouges Grenat manches blanches, toque grenat une étoile blanche
Urban Sea White Muzzle Opera House
1992
Noire toque bleue Jaune, manches rayées noires et jaunes, toque blanche Jaune épaulettes vertes
Subotica User Friendly Vert Amande
1991
Blanche un cadre bleu, manches cerclées et toque bleue Bleue, étoiles, manches et toque rouge Bleue roy, toque bleue-clair
Suave Dancer Magic Night Pistolet Bleu
1990-1981
1990
Losangé noir et gris, manches et toque blanche Bleue roy toque bleu-clair Jaune, Croix de Lorraine, brassards et toque bleue
Saumarez Epervier Bleu Snurge
1989
Jaune, étoiles bleues-clair, manches jaunes, toque jaune étoiles bleues-clair Verte épaulettes rouges Bleue roy, ceinture losangée noire
Carroll House Behera Saint Andrews
1988
Rouge une étoile blanche, manches jaunes, toque cerclée rouge et jaune jaune épaulettes noires Rose chevrons et toque vertes
Tony Bin Mtoto Boyatino
1987
cerclée jaune et noire, toque jaune Rouge une étoile blanche, manches jaunes, toque cerclée rouge et jaune bleue clair, manches mi-cleu-clair mi-mauve
Trempolino Tony Bin Triptych
1986
Vert, écharpe et toque roses, manches blanches beige manches et toque noires bleue clair, manches mi-cleu-clair mi-mauve
Dancing Brave Bering Triptych
1985
Verte, écharpe et toque roses, manches blanches Bleue roy toque bleue-clair Verte épaulettes rouges
Rainbow Quest Sagace Kozana
1984
Bleue roy toque bleue-clair Gros-bleu, Croix de Saint-André bleue-clair, manches rayées du même, toque blanche Bleue roy toque bleue-clair (Écharpe blanche)
Sagace Northern Trick All Along
1983
Bleue roy toque bleue-clair Bleue-clair, toque échiquetée blanche et jaune Cerclée jaune et noire, toque jaune
All Along Sun Princess Luth Enchantee
1982
Verte épaulettes rouges Noire, ceinture chevronnée* et toque blanches Grenat manches blanches, toque grenat une étoile blanche
Akiyda Ardross Awaasif
1981
Bleue roy, coutures, manches et toque blanches Échiqueté rose et blanc, manches et toque gros-bleu Verte un losange blanc, manches losangées vert et blanc, toque verte
Gold River Bikala April Run
1980-1978
1980
Verte manches bleu roy, toque blanche à pois verts Cerclée jaune et noir, manches jaunes, toque noire Bleu clair, toque échiquetée jaune et blanche
Detroit Argument Ela-Mana-Mou
1979
Beige, manches et toque noire Écartelée noire et bleue, brassards bleus, manches et toque noire Bleu clair, toque échiquetée jaune et blanche
Three Troikas Le Marmot Troy
1978
Verte, manches bleues roy, toque blanche à pois verts Grise étoiles et toque jaune, manches grises Bleu roy, coutures, manches et toque blanche
Alleged Trillion Dancing Maid
 

Le Prix de l'Arc de Triomphe est une course hippique de plat donnée le premier dimanche d'octobre sur l'hippodrome de Longchamp.

Cette course est considérée comme la plus prestigieuse au monde, et est souvent la plus relevée en termes de qualité. Course de Groupe 1 réservée aux chevaux pur-sang anglais de trois ans et plus, mâles entiers (les hongres en sont exclus) et femelles, elle se dispute sur la distance classique des 2 400 mètres de la grande piste de Longchamp et offre une allocation de 5 000 000 .

Historique

Dans la première moitié du XIXe siècle, les courses françaises étaient réservées aux chevaux nés et élevés en France. L'ouverture intervint en 1863 lorsque la Société d'Encouragement, l'instance d'organisation des courses hippiques, créa le Grand Prix de Paris, une épreuve réservée aux meilleurs 3 ans internationaux. Trente ans plus tard, une autre épreuve internationale fut créée, le Prix du Conseil Municipal, destinée à voir se confronter les meilleurs chevaux d'âge, quel que soit leur pays d'origine, avec un poids déterminé selon les performances antérieures de chaque compétiteur. En 1920, il fut décidé de créer une course ouverte aux chevaux de toutes origines, de tous âges, mâles et femelles (hongres exclus), mais où le poids serait attribué non plus en fonction des performances, selon la formule handicap, mais selon l'âge et le sexe des participants. Elle fut nommée Prix de l'Arc de Triomphe en l'honneur du monument où eut lieu en 1919 la parade des Alliés célébrant la victoire dans la Première Guerre mondiale.

La première édition du Prix de l'Arc de Triomphe se déroula le dimanche et vit la victoire du 3 ans français Comrade. En 1923, Parth devient le premier cheval étranger à s'imposer et en 1931 Pearl Cap la première femelle. L'Arc n'eut pas lieu en 1939 et 1940, et se déroula sur l'hippodrome du Tremblay – aujourd'hui disparu – en 1943 et 1944, sur 2 300 mètres. L'hippodrome de Chantilly accueille la course en 2016 et 2017 en raison des importants travaux de rénovation de Longchamp alors en cours.

L'allocation de l'Arc n'a cessé d'augmenter au fil des années. De 150 000 Francs en 1920, elle s'élève depuis 2014 à 5 000 000 , ce qui en fait la course sur gazon la mieux dotée au monde[1], grâce au sponsoring. Le sponsor actuel est le Qatar Racing and Equestrian Club (QREC), à la suite d'un accord avec France Galop signé à Doha en 2008, qui couvre les éditions de 2008 à 2022.

Le Prix de l'Arc de Triomphe se déroule au cours d'un week-end où se disputent également six autres courses de groupe 1 (les Prix Marcel Boussac, Jean-Luc Lagardère, de l'Abbaye de Longchamp, du Cadran, de l'Opéra, de la Forêt), quatre de groupe II (les Prix Chaudenay, Daniel Wildenstein, de Royallieu et Dollar), ainsi que deux groupe 1 réservées aux pur-sang arabes (Arabian Trophy des Juments-Pouliches 4 Ans et l'Arabian World Cup).

Records

Chevaux (2 victoires) : Huit pur-sang ont réalisé un doublé[2], dont trois juments. Parmi ces chevaux, seul Motrico n'a pas réalisé le doublé deux ans de suite.

  • Ksar - 1921 et 1922 - Mâle - France
  • Motrico - 1930 et 1932 - Mâle - France
  • Corrida - 1936 et 1937 - Femelle - France
  • Tantième - 1950 et 1951 - Mâle - France
  • Ribot - 1955 et 1956 - Mâle - Italie
  • Alleged - 1977 et 1978 - Mâle - Irlande
  • Trêve - 2013 et 2014 - Femelle - France
  • Enable - 2017 et 2018 - Femelle - Angleterre

Chrono : 2'24"46 par Danedream en 2011 (le chrono de 2'23"61 de Found en 2016 n'est pas comptabilisé, car réalisé sur l'hippodrome de Chantilly)

Victoires par pays :

  • France : 68
  • Royaume-Uni : 17
  • Irlande : 9
  • Italie : 6
  • Allemagne : 2

Jockeys

6 victoires

4 victoires

Entraîneurs

8 victoires

Propriétaires

6 victoires

Étalons

4 victoires

  • Brûleur – Ksar (1921, 1922), Priori (1925), Samos (1935)

Les éditions récentes

L'Arc 2023 : Ace Impact

Avant-course

Disputé dans des conditions estivales, après le bourbier de l’an dernier, l’Arc 2023 rassemble 15 chevaux et promet un beau duel entre trois poulains et deux chevaux d’âge. Le favori est le 3 ans Ace Impact, invaincu et vainqueur éblouissant du Prix du Jockey Club. Entre le Derby français et l’Arc, il n’a couru qu’une fois, dans le Prix Guillaume d'Ornano, qu’il a bien gagné, sans plus. Il a contre lui de découvrir les 2 400 mètres de Longchamp, mais son mentor Jean-Claude Rouget est confiant. L’autre Français, Feed The Flame n’aura pas ce problème, lui qui, nettement battu dans le Jockey Club, a survolé le Grand Prix de Paris. Sa rentrée dans le Prix Niel, en revanche, a refroidi : il n’a rien pu faire contre le vainqueur du Derby Allemand Fantastic Moon, également au départ de l’Arc. Le troisième larron chez les 3 ans est l’Irlandais Continuous. Sa candidature interpelle : la surpuissante écurie Coolmore a retiré tous ses chevaux pour ne supplémenter (au prix de 120 000 €) que ce seul récent vainqueur du St. Leger. Mais on connaît la malédiction qui entoure le plus vieux des classiques anglais, dont pas un lauréat n’a pu enchaîner avec l’Arc... Face à eux, deux costauds anglais : le Juddmonte Westover, qui trouvera le bon terrain qu’il n’a pas eu l’année précédente (il avait fini sixième) et le Shadwell Hukum. Soit les deux héros des King George, la plus belle course de l’année, où le second a devancé le premier à l’issue d’une lutte fantastique.
Parmi les autres prétendants, trois viennent d’Allemagne : les outsiders Sisfahan et Mr. Hollywood, et Fantastic Moon, donc, qui a battu Feed The Flame dans le Prix Niel. Un Japonais, comme d’habitude, la jument Through Seven Seas : longtemps on s’est demandé ce qu’elle venait faire dans cette galère, avec son CV maigrelet, mais sa deuxième place en juin derrière le crack Equinox dans le Takarazuka Kinen a mieux situé son niveau. Citons également le Français Simca Mille, vainqueur du Grosser Preis von Berlin, le bon Bay Bridge, lauréat des Champion Stakes 2022, Place du Carrousel, qui s’est imposée dans le Prix Foy, Onesto, vainqueur du Grand Prix de Paris 2022 ou encore l’Anglaise Free Wind, dont le partenaire Lanfranco Dettori dispute son 34ème et dernier Arc, un record.
Il y a des absents aussi : le Japonais Equinox, peut-être le meilleur cheval du monde sur 2 400 mètres, mais qui n’a pas inscrit l’Arc à son agenda. L’énigmatique Coolmore Auguste Rodin, inexistant dans les 2000 Guinées avant de s’imposer dans le Derby d’Epsom, vainqueur poussif de l’Irish Derby, en perdition dans les King George mais qui vient de se réhabiliter dans les Irish Champion Stakes : Aidan O’Brien, qui a pourtant invoqué une peur de l’avion pour expliquer certaines déroutes, a privilégié la lointaine Breeders’ Cup à Longchamp. On peut aussi citer l’Arlésienne Desert Crown, prometteur lauréat du Derby en 2022 et qui n’a recouru qu’une fois en mai, battu par Hukum, et Mostahdaf, vainqueur des Prince of Wales's Stakes et des International Stakes : tous deux sont annoncés dans les Champion Stakes. Ou encore l’excellente Emily Upjohn, qui avait battu Westover dans la Coronation Cup mais avait sombré elle aussi dans les King George.

La course

Il faut anormalement chaud à Longchamp. Dans le rond de présentation, Ace Impact monte en pression. Le poulain est nerveux, incapable de participer au défilé, mais une fois au canter, il se calme : il a craché son feu. Quand les chevaux s'élancent, Bay Bridge se place en tête, puis Mr. Hollywood et Hukum le rejoignent pour mener la danse. Westover est bien installé à la corde derrière eux, flanqué de Feed The Flame. Quant à Ace Impact, il musarde tranquillement à l'arrière-garde et calé par son jockey Cristian Demuro dans le dos de Fantastic Moon, adepte du bon terrain. C'est le bon wagon : le champion est prêt à attaquer à l'entrée de la ligne droite. Aux 400 mètres, Mr. Hollywood et Hukum montrent déjà des signes de fatigue, tandis que Ace Impact, alors onzième est cadencé tout en dehors par Cristian Demuro : le poulain envoie une foudroyante accélération, passant des 400 aux 200 mètres en 10"68. La course est jouée. Westover émerge du cœur du peloton, mais à 200 mètres du but Ace Impact a déjà pris l'avantage, emmenant dans son sillage l'outsider Onesto. Through Seven Seas et Continuous, eux aussi vus parmi les derniers, accélèrent bien aussi. Ace Impact s'envole. Derrière, Westover résiste à la belle fin de course du revenant Onesto, qui prend une bonne troisième place. Through Seven Seas et Continuous courent bien et viennent ensuite.
La victoire d'Ace Impact est assurément celle d'un vrai champion, et le voir fondre sur ses adversaires tout en dehors n'est pas sans rappeler la victoire de Dancing Brave en 1986. Elle couronne pour la deuxième fois le maître entraîneur Jean-Claude Rouget, qui a donné au poulain un parcours atypique, entamé dès janvier sur la piste en sable fibré de Cagnes-sur-Mer, et a su conserver sa forme et préserver sa fraîcheur. Avoir l'excellent Westover comme dauphin rehausse encore sa performance. Cet Arc est aussi un triomphe pour l'étalon Frankel qui, un an après Alpinista, place deux chevaux sur le podium, Westover et Onesto, derrière un fils de Cracksman, l'un de ses autres rejetons.

 
L'Arc 2022 : Alpinista

Avant-course

Viendra, viendra pas ? La fin de l'été a été agitée par l'éventuelle participation du crack Baaeed au grand rendez-vous parisien. Le meilleur miler européen depuis Frankel venait de s'aventurer avec succès au-delà de sa distance fétiche pour broyer ses adversaires dans les International Stakes. Dès lors, comment ne pas imaginer que le représentant de Shadwell, dont le pedigree est garant de tenue, puisse faire 400 mètres de plus ? Certes il n'est pas engagé dans l'Arc et le terrain reste un point d'interrogation (il n'est pas adepte des patinoires), mais le petit monde des courses se prend à rêver. Et puis déchante quinze jours avant l'échéance, lorsque l'entraîneur de Baaeed, William Haggas, annonce que son protégé terminera sa carrière sur les 2 000 mètres des Champion Stakes, comme prévu initialement. Aussitôt que l'ombre de Baaeed avait plané sur l'Arc, il en avait été promu grand favori. Sans lui, les cartes sont rebattues, et c'est au 3 ans Luxembourg qu'est dévolu ce redoutable rôle. On l'a peu vu cette année, lui qui passe pour le meilleur Coolmore de sa génération : favori d'hiver du Derby après sa victoire à 2 ans dans le Futurity Trophy, il a dû y renoncer à cause d'une blessure contractée après sa troisième place dans les Guinées. De retour en août, il a remporté un groupe 2 puis les Irish Champion Stakes devant les deux meilleurs 3 ans français, Onesto et Vadeni, et le champion Mishriff, trois adversaires qu'il retrouve ici. On lui oppose une formidable jument de 5 ans, Alpinista, qui reste sur pas moins de sept victoires et cinq groupe 1 d'affilée : trois groupe 1 en Allemagne fin 2021, et cette année le Grand Prix de Saint-Cloud et les Yorkshire Oaks. L'année précédente elle avait éteint Torquator Tasso dans le Grand Prix de Berlin, mais n'avait pas fait le déplacement à Paris. Sa victime du jour, avait remporté l'Arc à la surprise générale et il revient défendre son titre.
Les Japonais ne renoncent jamais et envoient quatre candidats, un record. Parmi eux, Do Deuce, le gagnant du Derby, a fait une rentrée prudente dans le Prix Niel. On lui préfère toutefois le solide 4 ans Titleholder, invaincu cette année en trois courses (victoires spectaculaires dans le Tenno Sho de printemps et le Takarazuka Kinen), et qui a choisi de rentrer directement dans l'Arc. Côté français, la délégation est emmenée par le brillant vainqueur du Prix du Jockey Club, Vadeni, qui a ensuite remporté les Eclipse Stakes et s'est classé troisième des Irish Champion Stakes. Sa tenue reste un point d'interrogation. Celle de Onesto, dauphin de Luxembourg à Leopardstown, est certaine : il a remporté avec aisance le Grand Prix de Paris.
Outre Baaeed, on regrette l'absence d'Adayar, vainqueur du Derby d'Epsom et des King George en 2021, et quatrième de l'Arc, qui a joué à l'Arlésienne toute l'année avant une rentrée en forme de galop public début septembre. Tant pis pour lui : il devra se coltiner le précité Baaeed dans les Champion Stakes. Dommage aussi de ne pas voir aussi la championne des antipodes Verry Elleegant, titulaire de onze groupe 1 en Australie et en Nouvelle-Zélande. Après deux courses certes peu convaincantes en France, elle est impitoyablement éliminée pour cause de rating insuffisant dans une course limitée à 20 partants, elle qui avait traversé la planète pour l'événement. Pas very élégant.

La course

Comme souvent ces dernières années, les concurrents s'élance sous un ciel d'automne, pluie, bruine, et terrain douteux. Comme attendu le Japonais Titleholder se porte en tête dès la sortie des boites. La favorite Alpinista est montée derrière les leaders et Torquator Tasso est contraint par son numéro 18 à la corde de se ranger parmi les derniers. Le peloton s'étire dans les mille premiers mètres sous la conduite de Titleholder et du Coolmore Broome qui maintiennent un certain rythme. Des chevaux en vue tels Onesto ou Vadeni sont noyés dans le touffu peloton. La course se décante dans la fausse ligne droite, lorsque Lanfranco Dettori empoigne Torquator Tasso tout en dehors, pour faire parler sa dureté. Mais devant, on ne voit qu'elle : tandis que les jockeys un à un s'agitent et sollicitent leur monture, Alpinista ne semble toujours pas concernée. Luke Morris, son partenaire, a les mains en bas du guidon, il attend son heure et, à voir son attitude, on se dit ou bien qu'il est fou de confiance pour sa jument et file droit vers une désillusion, ou bien que la course est déjà jouée. En réalité, elle est déjà jouée. Les deux représentants de l'écurie Rouget Al Hakeem et Vadeni s'annoncent, Titleholder est battu, Torquator Tasso toujours en progression. Mais Luke Morris attend les derniers 250 mètres pour enfin lancer Alpinista, qui répond, se porte en tête et ne faiblit pas. Vadeni est un probant dauphin, Torquator Tasso un valeureux troisième, suivi par Al Hakeem et une courageuse Grand Glory. Les Japonais, Onesto, Luxembourg (qui se blesse durant le parcours) et autres Mishriff n'ont pas existé durant l'emballage final.
L'Arc 2022 consacre en Alpinista une vraie championne, invaincue depuis deux saisons, à la carrière savamment dosée par son vieil et rusé entraîneur, Sir Mark Prescott, 74 printemps et jamais plus de cinquante chevaux dans les boxes. Une Alpinista qui devient seulement la deuxième jument de 5 ans à s'imposer dans la plus belle des courses, imitant la légendaire Corrida, double lauréate 85 ans plus tôt. On ne peut pas dire que le terrain a fait le vainqueur, car Alpinista, favorite de l'épreuve était simplement la meilleure. Quant aux Japonais... On les retrouvera l'année prochaine car rien ne saurait les décourager.

 

Avant-course

La 100ème édition du Prix de l'Arc de Triomphe semble se résumer à un superbe match à quatre, avec comme possible trouble-fête Chrono Genesis, la championne aux quatre groupe 1 (dont deux éditions du Takarazuka Kinen et une de l'Arima Kinen), qui porte les espoirs du Japon, éternel prétendant labellisé malheureux depuis 1969. Une victoire japonaise pour la centième de l'Arc, ce sera une belle récompense après plus de vingt ans de tentatives infructueuses. Mais revenons aux favoris. Il y a d'abord les duettistes Adayar et Hurricane Lane. Tous deux sont des élèves de Charlie Appleby et représentent l'écurie Godolphin, tous deux sont des fils du crack Frankel. Le premier a créé la surprise dans le Derby d'Epsom, mais il a prouvé par la suite, en remportant une édition des King George & Queen Elizabeth Stakes de haute volée, qu'il n'avait rien d'un cheval d'un jour. Bémol : il n'a pu faire sa rentrée comme prévu dans le Prix Niel en raison d'un contretemps. Le second a terminé troisième avec des excuses à Epsom, mais il s'est offert ensuite le Derby d'Irlande, a survolé le Grand Prix de Paris et s'est baladé dans le St Leger. Bémol : aucun vainqueur du classique de Doncaster n'a jamais remporté l'Arc, et le souvenir de Nijinsky en 1970 est encore dans les têtes. Face à eux, deux Irlandaises. La pouliche de Coolmore Snowfall a défrayé la chronique tout au long de l'année en jouant les avions dans les Oaks (16 longueurs, du jamais vu), les Irish Oaks (9 longueurs) et les Yorkshire Oaks. Bémol : grande favorite de l'Arc jusqu'en septembre, elle a perdu ce statut avec sa défaite surprise dans le Prix Vermeille. Quant à l'Aga Khan Tarnawa, invaincue en 2020 (Prix Vermeille, Breeders' Cup Turf) elle a été bien plus discrète que sa compatriote : une rentrée facile en août puis une belle bataille perdue de peu face au champion St Mark's Basilica dans les Irish Champion Stakes. Bémol : la dernière jument de 5 ans à s'être imposée dans l'Arc est la grande Corrida. C'était en 1937.
Et les autres ? Il faut citer la championne Love, moins en vue cette année, Deep Bond, l'autre Japonais, séduisant dans le Prix Foy voire, pour une énorme surprise, Torquator Tasso, le meilleur cheval d’âge allemand qui, comme la plupart de ses compatriotes et tous les fils d’Adlerflug, adore patauger en terrain lourd. Et les Français ? Ils ne font pas honneur à cette édition anniversaire. Seulement quatre aux départs, ils se présentent avec des chances secondaires, même si on se méfiera du Marseillais Sealiway, bon deuxième du Jockey-Club de St Mark's Basilica mais qui n'a plus couru depuis et découvre les 2 400 mètres, ou de Raabihah, cinquième l'an passé.

La course

C’est la fête à la grenouille pour cette centième : il a plu toute la nuit, toute la matinée, le pénétromètre s’est enfoncé jusqu’à 4,2, ça colle aux godasses alors gare à la noyade. Love n’aura pas à mettre ses palmes, elle a été fièvreuse la veille et a décliné la lutte, laissant Lanfranco Dettori dans les tribunes, pour la deuxième fois seulement en 33 ans. Les concurrents s’élancent et comme prévu c’est le Coolmore Broome qui prend les devants, sur un rythme peu soutenu. Deep Bond, qui aurait pu assurer le rythme, n’y va pas. Devant, les deux Godolphin sont là, Tarnawa se cache à la corde, Torquator Tasso et Sealiway filent à flanc de peloton, Snowfall lézarde à l’arrière-garde tandis que Chrono Genesis boude à quinze mètres de tout le monde avant de se rabattre près de la tête. On avance comme ça, puis Adayar relaie Broome en tête, Hurricane Lane recule un peu, Sealiway et Snowfall figurent parmi les derniers. On n’est pas allé vite alors, dans la fausse ligne droite, Adayar hausse le ton avec Chrono Genesis, puis démarre sèchement aux 400 mètres. La Japonaise peine à suivre mais deux autres favoris, Tarnawa et Hurricane Lane, enclenchent aussitôt et l’avalent tout cru, semblant devoir s’expliquer pour la victoire. Sauf que. On l’aurait presque oublié, mais en pleine piste un alezan avec la tête en l’air est toujours là, alors que cent mètres plus tôt on aurait cru qu’il allait sombrer : le fantasque Torquator Tasso, qui a fait les grands extérieurs et donne toujours l’impression qu’il refuse de se livrer, colle aux basques du duo et les règle dans les dernières foulées. Sur le poteau, le jockey de Tarnawa Christophe Soumillon, regarde vers l’extérieur : il ne l’avait pas vu venir celui-là, personne d’ailleurs. Il est parti à 69/1. Derrière, on compte les blessés de ce blitzkrieg : Tarnawa est deuxième devant Hurricane Lane, Adayar ne s’est pas noyé et reste quatrième, Sealiway surprend et finit bon cinquième, devant Snowfall.
Un cheval d'âge allemand, gros outsider, vainqueur du Grand Prix de Baden... ça rappelle forcément des souvenirs. Danedream, lauréate à 28/1 il y a dix ans, avait exactement le même profil et l'autre Arc-winner allemand (ex-Irlandais plutôt) Star Appeal reste le vainqueur le plus inattendu de l'Arc, parti à 119/1 en 1975. Torquator Tasso n'est pas le premier venu : double vainqueur de groupe 1 chez lui, deuxième du Derby local, il avait sa place au départ d'un Arc. Mais de là à le voir dominer les excellents Anglo-Irlandais et leur palmarès prestigieux il y avait un pas, alors les puristes se bouchent un peu le nez. Mais les courses sont capricieuses, enlevez le vainqueur et vous avez presque tous les favoris à l'arrivée. Et puis l'Arc est une course de fin de saison, quand la plupart des chevaux ont connu de durs combats, et surtout il se dispute souvent dans la gadoue et, à ce petit jeu, les valeurs s'égalisent. Alors coup de chapeau à Torquator Tasso, à son jockey Rene Piechulek et à son mentor Marcel Weiss, qui s'est installé comme entraîneur 19 mois plus tôt. Certains ont attendu toute une vie pour gagner un Arc, pour d'autres tout va très vite.

 
L'Arc 2020 : Sottsass

Avant-course

La saison 2020 de galop aura été, comme tous les autres sports, largement perturbée par la pandémie de Covid-19, entre suspension des courses au printemps, huis clos, bouleversement du calendrier, jockeys contraints à la quarantaine, etc. C'est dans ce contexte très particulier, et dans le théâtre d'un Longchamp privé de son public, qu'Enable va tenter d'accomplir à l'âge, canonique pour un cheval de ce niveau, de 6 ans, l'exploit qu'elle n'a pu réaliser en 2019 : remporter un troisième Prix de l'Arc de Triomphe. La championne n'a finalement pas trop souffert du réaménagement du calendrier, effectuant une rentrée au début de l'été, comme prévu, dans les Eclipse Stakes, sur 2 000 mètres. Rentrée prudente, soldée par une deuxième place derrière un cheval hors normes, Ghaiyyath. Sa feuille de route l'a conduite ensuite vers les King George, où il est déjà question d'un triplé inédit : dans une course où elle a fait fuir la concurrence (seuls deux chevaux de l'écurie Coolmore osent la défier, Japan et Sovereign, qui sont tout de même autant de vainqueurs de groupe 1), Enable se promène et devient le premier cheval à inscrire trois fois son nom au palmarès du grand rendez-vous de juillet. Un bon présage, tout comme sa victoire sur le sable dans les September Stakes à Kempton, comme en 2018, dans une course qui relève plutôt du galop d'entraînement, et que son entourage a préféré comme préparatoire à l'Arc aux Yorkshire Oaks, où elle aurait dû affronter la redoutable 3 ans irlandaise Love.
Tout semble donc se présenter au mieux pour la championne, si ce n'est l'état de la piste, détrempée par les pluies qui se sont abattues toute la semaine sur Paris. L'opposition, elle, ne semble pas exceptionnelle. D'autant que celle que l'on présentait comme sa rivale la plus dangereuse, Love, autrice d'un triplé inédit 1000 Guinées/Oaks/Yorkshire Oaks, a jeté l'éponge quelques jours plus tôt, rebutée par le terrain annoncé lourd, de même que Ghaiyyath, lui aussi guère adepte de la gadoue, et récemment battu dans les Irish Champion Stakes. En leur absence, l'adversaire numéro 1 d'Enable pourrait être son compagnon d'entraînement, le meilleur stayer au monde depuis plusieurs années, Stradivarius. Cet immense champion sur les longues distances, triple lauréat de la Gold Cup, a déjà prouvé qu'il pouvait être à son affaire sur 2 400 mètres. Autre cheval dépaysé, le sculptural Persian King qui, lui, fait le chemin inverse : à l'aise sur le mile (il vient de remporter un Prix du Moulin de Longchamp d'un niveau exceptionnel), il ne s'est jamais aventuré sur la distance classique. Le pari semble fou, mais quand on sait que celui qui le tente s'appelle André Fabre et qu'il a déjà remporté huit fois l'Arc... On retrouve au départ deux chevaux ayant fait l'arrivée de l'Arc 2019 : Sottsass et Japan, troisième et quatrième en 2019. Mais l'un comme l'autre semblent moins dangereux cette année. Du côté des 3 ans, le Derby-winner de l'année s'appelle Serpentine, il l'avait emporté d'un boulevard à Epsom, lui qui passait pourtant pour un second couteau chez Coolmore, et a fait une rentrée honorable dans le Grand Prix de Paris qui a pris cette année la place du Prix Niel comme préparatoire à l'Arc, et où ont brillé en revanche un autre élève de Coolmore, Mogul (le propre frère de Japan), ainsi que In Swoop, lauréat du Derby Allemand et peut-être le meilleur élément d'une génération française assez creuse sur la distance classique. Pas de Japonais signalé à l'horizon, sinon la jument Deirdre, qui fait carrière en Europe depuis plus d'un an et n'a pas vraiment d'ambition dans cette course.
Ainsi se présente cette édition 2020 quand, la veille de la course, à 22 heures, coup de théâtre ! Tous les représentants de Coolmore sont déclarés non-partants à la suite d'une contamination de plusieurs chevaux de l'écurie au Zilpaterol, une substance prohibée, via des aliments - contamination qui a obligé le même jour des entraîneurs anglais à retirer leurs chevaux outre-Manche[3],[4]. Exit donc Japan, Sovereign, Mogul et Serpentine, ainsi que tous les chevaux entraînés par Aidan O'Brien et ses fils Joseph et Donnacha dans les autres groupe 1 du jour.

La course

Le finalement petit peloton de cet Arc décidément pas comme les autres, avec ses 11 partants, s'élance sur les coups de 16h05. Sottsass et surtout Persian King se placent aux avant-postes avec Enable et Stradivarius dans leur dos. C'est donc le champion miler qui mène la danse, sur un rythme de sénateur qui sert ses intérêts. Et il le fait jusqu'à mi-ligne droite, lorsque le sprint est enfin lancé. Mais mille regards sont tournés vers Enable et le frisson du désenchantement parcourt les tribunes largement déplumées par les restrictions sanitaires : la championne ne trouve pas son action dans ce terrain qu'elle n'affectionne pas, et se montre impuissante à participer à la lutte finale. Devant, Sottsass s'est décalé de la corde où son jockey italien Cristian Demuro l'avait bien tenu au chaud, et attaque Persian King qui se bat comme un beau diable. Mais peu à peu, il doit rendre les armes face à l'accélération de son adversaire, qui lui prend une longueur avant de résister à la bonne fin de course de In Swoop, qui s'était fait oublier. Courageux sur cette distance qui excédait a priori ses dispositions, Persian King préserve sa place sur le podium face à un autre bon finisseur, l'outsider Gold Trip, qui venait de se faire remarquer dans le Grand Prix de Paris. Enable, sur le dos de laquelle Frankie Dettori a bien compris qu'il était inutile de lui demander l'impossible, termine sixième, juste devant Stradivarius.
Il n'y aura donc pas de triplé dans l'Arc. Enable a certainement pâti des circonstances de la course : non seulement de l'état du terrain, mais aussi l'absence des Coolmore, qui auraient sans doute imprimé un train plus sélectif (le chrono de la course est le plus lent depuis 1976) l'amenant au mieux pour la phase finale. La reine se retire sur un échec, mais qu'elle ait tenté sa chance là où bien d'autres seraient prudemment partis au haras vaut bien des lauriers. Une défaite sèche, donc, mais qui ne ternit en rien l'éclat de sa formidable carrière. Quant au valeureux Sottsass, qui achève la sienne sur ce triomphe, il offre, enfin, un premier Arc à l'un des plus grands entraîneurs français, Jean-Claude Rouget, très confiant avant la course alors même que les dernières performances du cheval ne plaidaient guère en sa faveur. Il consacre aussi le retour en force de son propriétaire américain, le milliardaire Peter Brant, qui avait beaucoup investi dans les courses avant de se faire plus discret ces dernières années.

 
2010-2019


L'Arc 2019 : Waldgeist

Avant-course

Pour la deuxième fois de l'histoire après Trêve en 2015, Enable va tenter un triplé dans l'Arc, un exploit toujours inédit puisque la championne de Christiane Head, malgré une saison parfaite ponctuée de trois victoires en autant de sorties, s'était cassée les dents sur Golden Horn et compagnie. Enable est dans la même situation : la protégée de John Gosden a conservé son invincibilité au cours des deux mois où elle a couru, depuis sa rentrée en juillet, dans les Eclipse Stakes où elle battait Magical, sa dauphine de la Breeders' Cup Turf, jusqu'à une dernière préparatoire, en août, dans les Yorkshire Oaks (encore devant Magical), en passant par son doublé dans les King George, où elle défaisait le meilleur cheval d'âge anglais, Crystal Ocean. Dans ces conditions, on ne voit pas bien qui pourrait empêcher la crack de devenir la première triple lauréate d'Arc de l'histoire, et elle s'élance avec le statut de grandissime favorite.
Ses adversaires ? Ils sont peu nombreux : seulement onze. Et deux des plus coriaces ne seront pas à Longchamp. D'abord Crystal Ocean, qui l'avait fait galoper dans les King George, échouant à une encolure : blessé en septembre, il est entré au haras. Ensuite et surtout la formidable Sea of Class, qui lui avait donné une si belle réplique l'année dernière, a tragiquement disparu en juillet, après une crise de colique, un mal souvent fatal pour les chevaux. Ces deux rivaux absents, restent les 3 ans. Que valent-ils cette année ? Le vainqueur du Derby, Anthony Van Dyck, qui n'a su pas confirmer après Epsom, n'est pas de la partie, au contraire du Derby-winner français, Sottsass, qui pourrait fournir l'opposition directe à Enable : brillant vainqueur du Jockey-Club devant un excellent poulain un peu limité en tenue, Persian King, il a effectué une rentrée tranquille dans le Prix Niel et ses limites sont inconnues. L'autre 3 ans de référence, issu de l'armada d'Aidan O'Brien, s'appelle Japan et il a été choisi par Ryan Moore, le premier jockey de Coolmore : après sa troisième place dans le Derby, il a enchaîné trois victoires, dont le Grand Prix de Paris et les International Stakes, devant Crystal Ocean.
Du côté des chevaux d'âge, Enable va retrouver deux vieilles connaissances : l'irréprochable Magical, qu'elle a battue trois fois dans sa carrière, mais qui s'est offert deux groupe 1 cette année (Tattersalls Gold Cup et Irish Champion Stakes), et le Français Waldgeist, toujours présent dans les grands rendez-vous. Et fera connaissance avec deux chevaux au parcours atypique : le Français French King, banal à 3 ans et qui s'est révélé cette année en Allemagne, où il a remporté le Grand Prix de Berlin, et surtout le sculptural Britannique Ghaiyyath, qui fut l'espoir de Godolphin pour le Derby 2018 avant de se blesser puis d'enchaîner les démonstrations cette année - il revient d'Allemagne où il est allé corriger le vainqueur du Derby Allemand Laccario de près de 20 longueurs dans le Grand Prix de Baden, mais sa troisième place dans le Prix Ganay de Waldgeist, le meilleur lot qu'il a eu à affronter, incite à la prudence. Enfin, les Japonais, éternels prétendants à l'Arc, ont sorti le grand jeu cette année, avec pas moins de trois candidats, tous lauréats de groupe 1 : Kiseki (St Leger japonais en 2017), Blast Onepiece (Arima Kinen 2018) et Fierement (Tenno Sho 2019, St Leger 2018). Mais ce trio devra prouver qu'il peut rivaliser avec les Européens.
Le terrain est pénible durant le week-end de l'Arc, avec un pénétromètre à 4,1. Et même si Enable a prouvé qu'elle pouvait gagner dans tous les terrains, et que la lice a été ramenée à zéro, cette piste collante pourrait bien être le plus redoutable adversaire de la championne.

La course

Comme on pouvait s'y attendre, le monstrueux Ghaiyyath fait parler sa grande action et imprime le rythme de l'épreuve, devant Fierement et Magical. Enable, qui s'est bien élancée, mène la chasse avec, dans son dos Sottsass. Plus loin vient Waldgeist, tandis que Japan joue les attentistes en fin de peloton. Dans la fausse ligne droite, les trois premiers ont creusé un petit écart avec le reste du peloton, en tête duquel Enable, montée de façon offensive par Lanfranco Dettori, a décidé de rattraper les fuyards. C'est elle qui fait l'effort pour faire la jonction avec Ghaiyyath, Magical et Fierement, qui rejoint aussitôt ses compatriotes japonais dans l'anonymat du peloton. À 400 mètres du but, tandis que Ghaiyyath rend les armes, les favoris s'annoncent aux avant-postes : Enable, qui semble facile, les deux 3 ans Japan et Sottsass, Waldgeist dans leur dos, et Magical, qui s'accroche. Sollicitée par Lanfranco Dettori, Enable, semblant partie pour la gloire, prend résolument l'avantage et trois bonnes longueurs à Japan et Sottsass. Mais c'est sans compter sur Waldgeist, que les deux 3 ans ont amené sur un plateau et que son jockey, Pierre-Charles Boudot, a monté pour une place : il sort de leur dos aux 300 mètres et fond sur Enable, s'allonge merveilleusement tandis que la double tenante du titre raccourcie quelque peu son action. Au poteau, il prend près de deux longueurs à Enable, elle-même détachée de Sottsass, qui remporte face à Japan le match des 3 ans. Magical termine cinquième six longueurs plus loin, tandis que les autres concurrents galopent encore à l'heure où nous écrivons ces lignes.
Après Trêve, Enable échoue donc à son tour dans sa quête d'un historique triplé dans l'Arc. Elle est battue par un cheval qui n'avait jusque-là jamais vu que sa queue, et ce à trois reprises (4e de l'Arc et 5e du Breeders' Cup Turf en 2018, 3e des King George cette année), et qui a apprécié le terrain profond. Autrement dit, elle est surtout battue par les quelques jours de pluie qui ont trempé Paris plus tôt dans la semaine : à quoi ça tient, de rentrer dans l'histoire... Mais avec deux Arc et une deuxième place, elle a de toute façon acquis depuis longtemps son billet pour le panthéon de l'hippisme. Quant au bienheureux Waldgeist, l'ami des nuages, cette victoire inespérée récompense sa belle carrière, lui qui fut vainqueur de groupe 1 à 2 ans (le Critérium de Saint-Cloud), passait pour un phénomène avant de décevoir quelque peu à 3 ans, puis s'est refait une santé l'âge venu, et a bien étoffé son palmarès (Grand Prix de Saint-Cloud, Prix Ganay). Déjà recordman des victoires dans l'épreuve reine, André Fabre assoit encore un peu plus sa suprématie, avec un huitième succès.

 
L'Arc 2018 : Enable

Avant-course

Cette 97e édition est la première à se disputer sur le nouvel hippodrome de Longchamp, inauguré au printemps. L’ombre d’Enable a plané sur toute la saison 2018. Après son succès dans l’Arc 2017, la championne de Khalid Abdullah a en effet joué les arlésiennes : alors qu’un retour à la compétition était prévu au printemps, son entourage annonce que la jument s’est blessée, et ne sera pas revue avant l’été. Finalement, sa rentrée sera différée plusieurs fois et il faudra attendre septembre pour revoir la championne en piste. Et quel retour ! Enable relègue ses poursuivants à quatre et vingt longueurs dans les September Stakes, un groupe 3 disputé sur le sable fibré de Kempton. Certes le lot est creux, et deux des concurrents sont des seconds couteaux. Mais le niveau est relevé par la présence du très bon Crystal Ocean, qui termine deuxième après avoir fait l’arrivée des King George et remporté à Ascot les Hardwicke Stakes, un groupe 2 très coté. Cela suffit à faire de Enable la favorite à sa propre succession dans l’Arc. Avec tout de même un point d’interrogation sur sa condition ; après tout, jamais un cheval ne s’est imposé dans l’Arc avec une seule course dans les jambes au cours de l’année – même Alleged avait couru deux fois.
Qui pour l’empêcher de réaliser un doublé, comme Trêve ? La génération des 3 ans sur 2 400 mètres n’a pas ébloui les observateurs, mais deux de ses représentants semblent sur la montante : le poulain Kew Gardens, qui reste sur une victoire dans le St Leger après avoir remporté le Grand Prix de Paris, et la pouliche Sea of Class, supplémentée, lauréate des Irish Oaks et des Yorkshire Oaks, dont la limite semble inconnue. Du côté des chevaux d’âge, l’opposition est emmenée par Waldgeist : prometteur à 2 ans, placé de derby à 3 ans, il a semblé ensuite marquer le pas mais a retrouvé une seconde jeunesse depuis le début de l’année, enchaînant les victoires dont le Grand Prix de Saint-Cloud et le Prix Foy, remporté brillamment devant deux autres candidats à l’Arc, également entraînés par André Fabre, le beau et régulier Talismanic (Breeders’ Cup Turf) et Cloth of Stars, dauphin d’Enable en 2017 et en progrès après une saison décevante. Parmi les autres candidatures se détachent celles des réguliers Patascoy et Salouen, du représentant de Coolmore Capri (Irish Derby, St Leger), à la forme incertaine, et du vainqueur du Jockey-Club Study of Man. Quant au Japonais de l’année, Clincher, il semble hors du coup.
Une autre ombre plane sur cette édition, celle de Cracksman : comme Almanzor avant lui, il avait fait l’impasse sur l’Arc à 3 ans pour fournir l’éblouissant vainqueur des Champion Stakes. Et comme celui d’Almanzor, son entourage pourra peut-être s’en mordre les doigts : à 4 ans, le fils de Frankel a déçu, montrant ses limites en terrain léger. Puisque le soleil a brillé toute la semaine à Paris, Cracksman ne défiera donc jamais Enable et se contentera d'un doublé dans les Champion Stakes. Autre absent de marque, le vainqueur du Derby, Masar, qui s’est blessé tandis que celui qui est sans doute le meilleur 3 ans anglais, Roaring Lion, a sagement choisi de rester sur sa distance de prédilection, les 2 000 mètres.

La course

Les 19 concurrents s’élancent sous la clameur de la nouvelle tribune de Longchamp. Ce sont, comme on s’y attendait, les membres de l’armada Coolmore qui mènent la danse : Nelson, le leader chargé d’assurer le train, et le gris Capri. Dans leur sillage, Clincher, Salouen et Enable ont pris un bon départ, alors que Waldgeist, Talismanic et Kew Gardens patientent en fin de peloton devant Sea of Class, qui paie son numéro à la corde (le 15). Les positions ne varient guère jusqu’à l’entrée de la ligne droite, Enable ayant le parcours idéal dans le dos des animateurs. Lorsque Nelson s’efface, Capri est le premier à portée l’estocade tandis qu’Enable n’a pas encore fourni son effort. C’est aux 300 mètres que Lanfranco Dettori lui demande de fournir son effort et la jument prend aussitôt l’avantage, semblant partie pour s’envoler comme l’année dernière, prend une, deux, puis trois longueurs d’avance… mais son manque de compétition se fait sentir et derrière, ça revient fort : encore très loin à l’entrée de la ligne droite, Sea of Class a transpercé le peloton et termine comme une flèche à l’extérieur, fondant sur la grande favorite. Le poteau arrive à point ! Enable conserve une courte encolure d’avance sur sa cadette, qui l’aurait emporté quelques foulées plus loin. Derrière, Cloth of Stars, qui ne semblait pourtant pas au mieux cette année, a retrouvé sa verve et monte une nouvelle fois sur le podium, au pied duquel restent les valeureux Waldgeist et Capri.
Cette belle arrivée, composée d’authentiques champions, tous multiples vainqueurs de groupe 1, rehausse encore l’exploit d’Enable qui devient le huitième double vainqueur d’Arc malgré une saison largement tronquée par les blessures. Elle confirme aussi l’exceptionnel talent de Sea of Class, magnifique lauréate en puissance, tombée sur une championne qui avait juste ce qu’il faut de préparation pour conserver son statut de meilleur cheval du monde, mais pas plus. Et juste ce qu'il faut pour s'installer définitivement dans le panthéon des courses. Cet Arc 2018 confirme aussi l'extravagante influence de la poulinière Urban Sea, puisque les huit premiers de la course l'ont pour grand-mère ou arrière-grand mère…

 
L'Arc 2017 : Enable

Avant-course

L’Arc 2017 se dispute pour la seconde fois à Chantilly avant la réouverture de Longchamp en 2018. 18 partants, et une pouliche anglaise qui attire tous les regards, Enable. Cette véritable championne a tout écrasé sur son passage cette année, non seulement ses contemporaines, laissées dans le lointain dans les Oaks, les Irish Oaks et les Yorkshire Oaks, mais aussi les mâles et les chevaux d’âge dans les King George, son dauphin, Ulysses, étant relégué à quatre longueurs et demi. Quels challengers pour la partenaire de Frankie Dettori ? Ulysses justement, un Niarchos qui ne donne sa pleine mesure qu’à 4 ans, vainqueur des Eclipse Stakes et des International Stakes, mais qui n’a vu que la queue d'Enable dans les King George. Et l’armada Coolmore (cinq chevaux au départ), à commencer par Winter, une autre vraie championne, mais sur les distances inférieures, où elle a illuminé la saison classique – 1000 Guinées anglaises et irlandaises, Coronation Stakes, Nassau Stakes, seulement battue dans les Matron Stakes) – et qui n’a contre elle que d’aborder pour la première fois les 2 400 mètres. Ses compagnons d’écurie Capri, lauréat de l’Irish Derby et du St Leger, et le costaud stayer Order of St George (Ascot Gold Cup, Irish St Leger, troisième l’an passé), sont également en vue. Côté français ? La candidature de Brametot, brillant vainqueur de la Poule d’Essai et du Jockey-Club, serait sur toutes les lèvres s’il n’avait déçu pour sa rentrée dans le Guillaume d'Ornano. Alors on avance timidement les noms de Zarak, le fils de Zarkava, qui tente la carte de la fraicheur, lui qu’on n’a pas revu depuis sa jolie victoire dans le Grand Prix de Saint-Cloud, ou de Cloth of Stars (Prix Ganay), mais pour donner le change. On ne fait pas grand cas non plus de la traditionnelle candidature japonaise après les débuts calamiteux du champion Satono Diamond sur le sol européen dans le Prix Foy, où il a semblé perdu, sans action. En revanche, son vainqueur du jour, le solide Teuton Dschingis Secret, a affiché ses prétentions. Mais de là à gagner l’Arc il y a un pas, même si la course semble ouverte derrière Enable.
Il y a tout de même quelques absents de marque, comme l’infatigable Highland Reel, deuxième l’an passé, qui a fui l’assouplissement de la piste, ou l’éphémère Wings of Eagle, vainqueur du Derby à 91/1, troisième de l’Irish Derby, blessé ensuite. Et surtout le crack Almanzor, qui avait fait l’impasse sur l’Arc 2016 (dans lequel ont brillé des chevaux qu’il avait nettement dominés dans la saison) pour mieux préparer celui de cette année – mauvaise pioche : malade au printemps, il n’a été que l’ombre de lui-même pour son retour dans le Prix Gontaut-Biron et a aussitôt quitté la scène. Un destin que pourrait méditer l’entourage du 3 ans anglais Cracksman, brillant vainqueur du Prix Niel et en constante progression. Pour ce fils de Frankel, qui aurait été la principale opposition à Enable s’il avait couru, il a été fait le même calcul que pour Almanzor : courir les Champion Stakes (où il va remporter une victoire éblouissante, "à la Frankel") plutôt que l’Arc, en espérant revenir plus fort l’année suivante à Longchamp. Mais une année, pour un pur-sang, c’est souvent une éternité.

La course

Contrairement au Prix Foy où il était parti à la hussarde, le leader japonais de Satono Diamond cette fois ne prend pas les devants à la sortie des boîtes – dans un cas comme dans l’autre, il n’aura donc servi à rien et c’est l’armada Coolmore qui prend les choses en main, emmenant tout ce beau monde à un rythme régulier mais pas très soutenu. Brametot, qui a parfois tendance à oublier de partir, s’est quant à lui bien élancé cette fois-ci, alors que Zarak doit composer avec son numéro 19 à la corde, tout à l’extérieur. Et Enable ? Elle est placée par Dettori dans le dos des leaders que sont Idaho et Order of St George, entraînant Ulysses dans son sillage. Les positions ne varient guère jusqu’à l’entrée de la ligne droite, mais on remarque qu’Enable est très légèrement tendue. La course se décante vraiment à 450 mètres du poteau, quand Lanfranco Dettori décide de passer aux choses sérieuses. Le temps pour ses adversaires de solliciter leur monture, Enable s’est déjà portée au centre de la piste au prix d’une splendide accélération, prend deux longueurs à tout le monde et se cale le long de la lice où ses puissantes foulées la maintiennent hors de portée du peloton. A 300 mètres, la cause est entendue : Enable triomphe. Derrière, Order of St George s’accroche, Idaho a disparu, Winter démontre qu’elle ne tient pas la distance, Brametot peine à trouver le passage mais termine courageusement, Ulysses fournit un bel effort en pleine piste, mais il est dépassé à son extérieur par Cloth of Stars, qui avait pris sa foulée. Ce dernier s’octroie une belle deuxième place deux longueurs et demi derrière Enable, devant Ulysses, Order of St George et Brametot.
Mais tous les regards sont tournés vers Enable, qui confirme qu’elle est bien une pouliche exceptionnelle. Et dure, sa longue saison, entamée en avril et ponctuée de cinq victoires au niveau groupe 1, toutes acquises avec une écrasante supériorité, est là pour le rappeler. Elle devient ainsi la première pouliche de 3 ans anglaise à s’imposer dans l’Arc, la première lauréate des Oaks aussi. Une très, très grande championne, la meilleure jument classique du siècle avec Zarkava et Trêve. Et un très, très grand jockey, Frankie Dettori, qui non content de posséder le palmarès le plus fourni de l’histoire des courses, devient le seul détenteur du record de victoires dans l’Arc, avec cinq succès en 29 participations.

 
L'Arc 2016 : Found

Avant-course

L'Arc 2016 restera une édition à part puisqu'il se déroule sur l'hippodrome de Chantilly, celui de Longchamp ayant fermé ses portes au lendemain de l'Arc 2015 pour de grands travaux devant aboutir à un "Nouveau Longchamp". C'est justement sur la piste cantilienne qu'avait brillé La Cressionnière, l'une des favorites annoncées : cette pouliche invaincue, lauréate du Prix de Diane et rappelant par son parcours une certaine Zarkava, sera toutefois la première à jeter l'éponge, victime d'une blessure à l'entraînement une semaine avant le grand rendez-vous[5]. Absente également, la meilleure pouliche des îles britanniques, l'Irlandaise Minding, lauréate de quatre groupe 1 cette année (dont les 1000 Guinées et les Oaks), qui a fait l'impasse.
Débarrassé de la présence des deux meilleures pouliches européennes et de celui qui semble être le meilleur 3 ans du vieux continent, le Français Almanzor (que son entourage a préféré garder sur les distances intermédiaires, en visant l'Arc 2017), le Britannique Postponed fait figure de logique favori : privé lui aussi d'Arc l'an dernier pour des soucis de santé. Invaincu depuis un an et demi, ce solide 5 ans qui n'est pas passé par les courses classiques possède un palmarès important (King George, Coronation Cup, International Stakes, Dubai Sheema Classic…) et reste sur trois victoires de groupe 1 consécutives.
Qui pour lui faire face ? L'Irlandais Harzand aurait fait un favori tout indiqué sans sa radicale défaite dans les Irish Champion Stakes, la course la plus relevée en Europe cette année avant l'Arc, remportée par Almanzor. Mais ce fils de Sea The Stars est tout de même double lauréat de derby, à Epsom et au Curragh, et son entourage a expliqué sa mauvaise prestation par un coup reçu durant le parcours. Le traditionnel candidat japonais se nomme cette année Makahiki, et vient de réussir ses débuts en Europe en remportant un Prix Niel lui aussi délocalisé à Chantilly. Ce fils de Deep Impact n'a pas encore un palmarès très étoffé, mais sa victoire dans le Derby Japonais le place tout en haut de la hiérarchie des 3 ans dans son pays, et un candidat naturel au podium de l'Arc. Lauréate de la Breeders' Cup Turf 2015, Found est une vraie jument de groupe 1 (elle compte huit deuxièmes places à ce niveau !), et vient de prendre le premier accessit dans les Irish Champion Stakes, devant deux autres candidats : New Bay (3e de l'Arc 2015) et Highland Reel, globe-trotter irlandais qui a couru aux quatre coins du monde (de Dubaï aux États-Unis, en passant par l'Australie ou Hong Kong) et s'est offert les King George pendant l'été. Comme ce dernier et Found, Order of St George représente l'armada Coolmore et ne manque pas de tenue, comme l'atteste sa victoire dans la Gold Cup en juin. Pouliche sur la montante, Left Hand vient de remporter le Prix Vermeille, souvent une bonne rampe de lancement vers l'Arc. Il faut citer également les candidatures de Silverwave (Grand Prix de Saint-Cloud, Prix Foy) ou de l'Allemand Savoir Vivre (Grand Prix de Deauville).

La course

Au betting, c'est finalement Postponed qui s'élance dans la peau du favori, devant Makahiki, Harzand, New Bay et Found. 16 chevaux sont au départ. L'écurie de l'Aga Khan a délégué un leader, Vedevani, chargé de faire du train pour son compagnon de couleurs Harzand, et qui prend les commandes de la course, tandis que se rapproche Lanfranco Dettori, parti tout à l'extérieur en selle sur Order of St George. Aux avant-postes, on note la présence d'un revenant, le gris The Grey Gatsby (Prix du Jockey Club 2014), tandis que Postponed et Highland Reel ont pris un bon départ. À l'inverse, New Bay, One Foot in Heaven ou Savoir Vivre ont choisi de rester en retrait. La course se décante à l'entrée de la ligne droite, même si Vedevani n'a pas encore été avalé par le peloton. C'en est déjà fini des espoirs de Makahiki ou Silverwave, très vite battus, tout comme Left Hand, qui ne peut accélérer et Harzand, tassé à 400 mètres du but, et qui ne peut se relancer. Devant, Postponed attaque mais il a voyagé en épaisseur et il est vite dépassé par Found, qui change de vitesse et prend vite l'ascendant. Elle est suivie par Highland Reel et Order of St George, qui prononcent leur effort, tout comme la valeureuse Siljan's Saga, roturière de 6 ans qui s'invite au festin, et les attentistes New Bay, One Foot in Heaven et Savoir Vivre, qui gagnent du terrain. Mais le dénouement de la course est limpide : Found ne se laisse jamais approcher, Highland Reel et Order of St George finissent dans cet ordre devant la grosse cote Siljan's Saga et Postponed, décevant cinquième.
L'Arc 2016 est marqué par la déroute des 3 ans (mais après tout, les deux meilleurs étaient absents, La Cressionnière et Almanzor) consacre donc Found, solide jument au palmarès insolite avec sa ribambelle de deuxièmes places au niveau groupe 1, mais qui n'avait pas battu par hasard Golden Horn dans la Breeders' Cup Turf un an auparavant. Le niveau de cet Arc est correct, mais pas exceptionnel (la gagnante se verra créditée d'un rating de 129 par Timeform), mais ce qu'on retiendra surtout de cette édition, ce sont deux extraordinaires triplés, complètement inédits : celui d'Aidan O'Brien, qui places ses trois protégés aux trois premières places, et celui de l'étalon-star Galileo, le père de Found, Highland Reel et Order of St. George. 1, 2, 3 : voici un Arc 100% irlandais.

 
L'Arc 2015 : Golden Horn

Avant-course

L'édition 2015 du Prix de l'Arc de Triomphe est historique : pour la première fois, un double vainqueur de l'épreuve se présente au départ, avec l'espoir de réaliser un triplé absolument inédit. Trêve, lauréate en 2013 et 2014, est la grande favorite de la course. Contrairement à l'an dernier, où des problèmes de santé avait perturbé sa saison au point qu'elle n'avait pu remporter la moindre course, la championne a réalisé une année parfaite : trois courses, trois victoires, à chaque fois une impression formidable et le sentiment qu'à 5 ans, elle est meilleure que jamais. Après une rentrée facile dans le Prix Corrida, Trêve a enchaîné avec le Grand Prix de Saint-Cloud et le Prix Vermeille, qu'elle a survolé. La ferveur autour de la jument est elle aussi inédite : elle est à la hauteur de l'exploit qu'elle va tenter d'accomplir.
Qui peut empêcher Trêve d'atteindre le Graal ? Deux poulains de 3 ans se dressent en travers de sa route. D'abord le Français New Bay, entraîné par André Fabre et monté par la nouvelle star des jockeys, Vincent Cheminaud, récent transfuge de l'obstacle où il avait là aussi conquis les sommets. Brillant deuxième de la Poule d'Essai des Poulains, New Bay n'a cessé d'impressionner, lors de ses deux victoires dans le Prix du Jockey-Club et le Prix Niel. Poulain tout neuf, semblant posséder une marge de progression, il est annoncé comme l'adversaire numéro 1 de Trêve. Ensuite Golden Horn, le meilleur 3 ans britannique, supplémenté pour participer à l'Arc. Il passait pour un phénomène lorsqu'il a été battu en août, à la surprise générale dans les International Stakes par une pouliche, Arabian Queen, qui ne passait pas jusque-là pour une foudre de guerre et sera largement battue par Trêve dans le Prix Vermeille. Auparavant, il avait fait grosse impression dans le Derby, puis les Eclipse Stakes. Mais depuis sa défaite surprise, il a su remettre les pendules à l'heure en s'imposant nettement dans les Irish Champion Stakes.
Derrière ces trois favoris, d'autres candidats semblent capables de tirer leur épingle du jeu. Ainsi de Flintshire, dauphin de Trêve l'an passé, qui ne peut s'exprimer qu'en bon terrain, et qui trouve cette année des conditions inespérées, de Free Eagle, vainqueur des Prince of Wales's Stakes durant le meeting d'Ascot, de la pouliche Found, régulière au plus haut niveau, ou de Erupt, lauréat convaincant du Grand Prix de Paris, mais qui a franchement déçu dans le Niel. On peut citer aussi Dolniya, lauréate en début d'année du Dubaï Sheema Classic, Eagle Top, deuxième des King George, ou encore Prince Gibraltar, qui a retrouvé la forme comme l'atteste son succès dans le Grand Prix de Baden.
Du côté des absents, on pense au valeureux Al Kazeem, qui a certes échoué deux fois dans l'Arc, mais qui possède un palmarès important, agrémenté cette année d'une nouvelle victoire dans la Tattersalls Gold Cup, à Jack Hobbs, dauphin de Golden Horn dans le Derby et bon vainqueur ensuite de l'Irish Derby, à l'Australien Criterion, vainqueur entre autres du Derby australien et un temps parmi les engagés après une campagne européenne en demi-teinte, et à Postponed, lauréat d'une édition a priori faible des King George. Quant à Gleneagles, passant pour un crack à la faveur de ses victoires dans les 2000 Guinées et les St. James's Palace Stakes il a joué à cache-cache durant tout l'été, déclarant forfait plusieurs fois à cause d'un terrain jugé inapte, mais on ne saura jamais si l'envie de lui faire goûter la distance classique et disputer l'Arc a traversé l'esprit de son entourage... À noter enfin que les Japonais n'ont pas fait le déplacement, une première depuis plusieurs années.

La course

Le soleil qui a brillé toute la semaine sur Paris n'arrange pas les affaires de Trêve : le terrain est annoncé bon-souple, ce qui à l'inverse ravit certains de ses adversaires, en premier lieu Flintshire, qui abhorre les sols profonds. La jument, soutenue par un public (presque) entièrement acquis à sa cause et qui donne de la voix dans les travées bondées de Longchamp, s'élance de la stalle 8, un bon numéro à la corde. Son entourage lui a adjoint les services d'un leader de qualité, Shahah (une pouliche lauréate de groupe à 2 ans), qui prend aussitôt les commandes. Parti avec le 14 à la corde, Golden Horn reste à l'écart du peloton, son jockey prenant tout son temps pour le ramener à la corde. Le train n'est pas très élevé mais régulier, les chevaux les plus en vue, New Bay, Flintshire, Erupt ou encore Dolniya se portant aux avant-postes. Quant à la favorite, elle n'est pas très bien partie, reste en retrait puis se rapproche tout en dehors, un peu à l'image de son parcours en 2013. À l'entrée de la ligne droite, les positions n'ont guère évolué, si ce n'est que Golden Horn s'est résolument placé dans le sillage de Shahah et lance les hostilités. Tous les chevaux prononcent leur effort, et les meilleurs s'annoncent dans le sillage de Golden Horn, qui a déjà pris une petite avance : Trêve vient en pleine piste alors que New Bay et Flintshire bataillent à la corde, avec Erupt et Dolniya, celle-ci étant gênée au moment d'accélérer. La lutte est vive, mais le suspens ne dure pas longtemps : Trêve ne parvient pas à passer la surmultipliée et à refaire du terrain sur Golden Horn, parti pour la gloire, emportant Lanfranco Dettori vers le cercle des quadruples vainqueurs de l'Arc. Elle doit même s'avouer vaincu pour les places, échouant à un nez de New Bay, lui-même devancé d'une encolure par Flintshire, à deux longueurs du gagnant.
Les 60 000 personnes qui assistent à la réunion comprennent qu'ils sont passés à côté d'un morceau d'histoire des courses. Trêve n'a pas accompli l'exploit insensé qu'ils espéraient, mais termine sa formidable carrière avec courage, en s'étant bien battue. Quant à Golden Horn, malgré son étrange défaite dans les International Stakes et sa fin de carrière en demi-teinte (devancé par Found dans la Breeders' Cup Turf un mois plus tard), il ne s'agit certainement pas d'un gagnant au rabais. Mais il aurait dû accomplir bien d'autres exploits pour faire oublier que l'Arc 2015, malgré la défaite, aura été encore une fois la course d'une immense championne, objet de tous les regards pour son ultime apparition publique, Trêve.

 
L'Arc 2014 : Trêve

Avant-course

L'Arc 2014 a fait le plein de partants : 20 prétendants au titre s'alignent au départ, et la course s'annonce ouverte. Parmi les absents, on regretta en particulier l'Allemand Sea The Moon, phénoménal lauréat de son Derby (par 11 longueurs) et surtout le champion irlandais Australia, qui s'est offert le doublé Derby d'Epsom / Irish Derby, mais dont la carrière a été stoppée après un étonnant revers dans les Irish Champion Stakes. Toujours en quête d'une consécration à Longchamp, après les exploits d'Orfèvre les deux dernières années, les Japonais ont cette fois délégué pas moins de trois concurrents : Just A Way, Gold Ship et Harp Star, deux mâles de 5 ans et une pouliche de 3 ans. Aucun n'ayant participé à une épreuve préparatoire, tous trois découvriront l'hippodrome pour la première fois, et contrairement aux années précédentes, seront confiés à leurs habituels jockeys japonais plutôt que des Européens. Just A Way, formidable vainqueur de la Dubaï Duty Free au printemps, et Gold Ship, déjà lauréat de cinq groupe 1 à domicile, sont des candidats plus que sérieux. Du côté des européens, les deux chevaux les plus en vue sont des 3 ans français, Ectot et Avenir Certain. Le premier, annoncé comme un champion à 2 ans, s'est blessé au printemps, manquant les joutes classiques. Mais sa rentrée victorieuse dans le Prix Niel a montré qu'il n'avait rien perdu de son talent. Si le poulain n'a connu qu'une fois la défaite (lors de ses débuts), Avenir Certain, elle, se présente invaincue : elle s'est brillamment adjugé la Poule d'Essai des Pouliches et le Prix de Diane, mais n'a pas encore testé sa tenue sur 2 400 m.
À ces deux concurrents en vue on oppose la pouliche anglaise Taghrooda, qui s'est imposée avec autorité dans les King George après avoir fait siens les Oaks, et aurait fait figure de chaude favorite si elle n'avait pas été défaite dans les Yorkshire Oaks. Parmi les autres prétendants à la victoire, on relève le nom de Ruler of the World, lauréat du Derby 2013 et qui vient de faire une rentrée convaincante dans le Prix Foy. Spiritjim, vainqueur platonique du Grand Prix de Saint-Cloud, les réguliers 3 ans Prince Gibraltar et Free Port Lux, le valeureux Allemand Ivanhowe (tombeur de Sea The Moon dans le Grand Prix de Baden), Flintshire (Grand Prix de Paris 2013, et adepte du bon terrain), Kingston Hill (St Leger, 2e du Derby) et la toute bonne mais turbulente Chicquita (qui vient de faire une bonne rentrée après plus d'un an d'absence après sa victoire dans les Oaks) sont des outsiders séduisants.
Enfin, honneur à la tenante du titre, Trêve, qui a le panache de tenter le doublé après une année difficile durant laquelle elle a non seulement connu la défaite, elle qui avait remporté l'Arc 2013 invaincue, mais n'a gagné aucune de ses trois courses, battue après une lutte d'anthologie dans le Prix Ganay par Cirrus des Aigles, puis peu rassurante dans les Prince of Wales's Stakes (3e) et enfin dans le Prix Vermeille (4e). Ses supporters sont sceptiques, mais son entourage, qui invoque les problèmes de santé de la jument, reste confiant.

La course

Le touffu peloton s'élance, et le leader d'Ectot prend rapidement les commandes. Nantis d'un mauvais numéro à la corde, tout à l'extérieur, Kingston Hill et Taghrooda prononcent leur effort pour se porter aux premiers rangs. Ruler of The World et Avenir Certain sont bien placés tandis que Trêve est calée à la corde avec Flintshire. À l'arrière-garde, on note la présence des Japonais, Harp Star et Gold Ship. Le rythme est soutenu jusqu'à l'entrée de la ligne droite, où le peloton s'étale sur la largeur de la piste. Plusieurs chevaux s'annoncent, mais on remarque surtout Trêve à la corde, qui accélère facilement : comme à ses plus beaux jours, et contrairement à l'an dernier où elle était venue tout en dehors, c'est le long de la lice que la championne creuse soudain l'écart et file vers la victoire. Derrière, Flintshire montre tout son talent en bon terrain, Taghrooda prouve sa valeur en montant sur le podium, Kingston Hill et la jument Dolniya complétant l'arrivée. Les Japonais ont sans doute été victimes de l'inexpérience de leurs jockeys à Longchamp. Pointés à l'arrière-garde durant le parcours, Gold Ship et Harp Star ont tenté le diable en venant tout à l'extérieur mais la dernière nommée a terminé remarquablement. Resté à la corde, Just A Way a bien couru également, mais comme ses compagnons, il n'a pu se montrer dangereux. Quant aux favoris, Ectot et Avenir Certain, trop tendres, ils n'ont jamais donné d'espoirs à leurs partisans.
Mais tout le monde n'a d'yeux que pour Trêve, qui devient, 36 ans après Alleged, le septième cheval à réaliser le doublé dans l'Arc, et la deuxième jument après Corrida en 1936-1937. Après son succès éclatant dans l'Arc 2013, elle avait semblé pourtant avoir perdu de sa superbe, connaissant de plus des ennuis de santé. La cause semblait entendue, et seul son entourage, et notamment Christiane Head son entraîneur, y croyait. Thierry Jarnet quant à lui rejoint le cercle des six quadruples vainqueurs de l'épreuve.

 
L'Arc 2013 : Trêve

Avant-course

L'Édition 2013 du Prix de l'Arc de Triomphe s'annonce exceptionnelle. Selon Timeform, la moyenne des ratings des candidats déclarés en fait le plateau le plus relevé depuis la course de 1986, remportée par Dancing Brave. Nombreux sont les concurrents qui visent la victoire, à commencer par les deux Japonais, Orfevre et Kizuna. Le premier, malheureux deuxième l'an dernier, n'a quasiment pas couru en 2013, se réservant pour l'Arc. Sa rentrée dans le Prix Foy, remporté dans un canter face à un lot relativement faible, l'a montré plus détendu, plus maniable et déjà très affûté. Quant à Kizuna, vainqueur du Derby Japonais, il a mis au pas dans le Prix Niel un autre Derby-winner, l'Irlandais de Coolmore Ruler of the World, et le vainqueur du Grand Prix de Paris, le Fabre Flintshire (qui avait l'excuse d'un terrain peu à son goût). Chez les 3 ans encore, la participation du champion Intello, brillant lauréat du Jockey-Club reste en suspens, tant son aptitude aux 2 400 mètres est sujette à caution, lui qui a curieusement navigué sur le mile et les distances intermédiaires (3e de la Poule d'Essai et du Jacques Le Marois et facile vainqueur du Prix du Prince d'Orange). On parle aussi de Leading Light (St Leger), qui doit être supplémenté. Cependant, la vedette de cette génération est peut-être une pouliche, l'invaincue Trêve, entrainée par Christiane Head, qui a réalisé le doublé Diane-Vermeille avec une classe époustouflante. Du côté des chevaux d'âge, des concurrents aux palmarès chargés ont de grandes ambitions, à l'image de deux triple vainqueurs de Groupe I, la révélation britannique Al Kazeem (Tattersalls Gold Cup, Prince of Wales's Stakes, Eclipse Stakes) et l'Allemand Novellist (King George, Grand Prix de Saint-Cloud, Grosser Preis von Baden). Cependant, deux jours avant la compétition, ce dernier doit déclarer forfait pour cause de fièvre, l'Arc perdant ainsi l'un de ses plus sérieux prétendants.

La course

Après la défection de Novellist, ils sont 17 à s'élancer sur une piste souple. Au départ, Trêve semblait un peu tendue. Ocovango, Joshua Tree et le Brésilien Going Somewhere s'élancent en tête et impriment un train relativement peu soutenu. Derrière les deux animateurs, on remarque Intello, bien placé, avec Flintshire, Ruler of The World et Leading Light. Condamnée aux extérieurs en raison de son peu enviable numéro 15 à la corde, tirant un peu, Trêve galope à flanc de peloton, en quatrième épaisseur, avec Al Kazeem à son intérieur, devant Kizuna tandis que Orfèvre vient un peu plus loin et que Haya Landa, surprenante 4e l'an dernier, ferme la marche. Dans la fausse ligne droite, Trêve, toujours brillante, se rapproche soudainement, mais toujours nez au vent, emmenant Orfèvre dans son sillage et Kizuna qui vient tout en dehors. À l'entrée de la ligne droite, le peloton est encore très groupé. Joshua Tree et Ocovango cèdent, alors que Trêve prend le meilleur et accélère au pavillon, prenant deux longueurs à tout le monde en quelques mètres. Intello à la corde, Orfèvre et Kizuna se détachent à leur tour du peloton mais sans refaire de terrain sur Trêve, qui accroit encore son avance et file magistralement au poteau. Orfèvre règle Intello pour l'accessit d'honneur, Kizuna se défend bien mais sans pouvoir accélérer et l'outsider Penglai Pavillon prend la cinquième place.
Avec leurs onzième et douzième partants, les Japonais doivent encore une fois se contenter des accessits avec Orfèvre et Kizuna, le premier nommé qui regrettera encore plus d'avoir été battu l'an dernier, dans un lot à sa mesure. Du mille aux 2 400 mètres, Intello prouve quant à lui qu'il est un champion toutes distances. Mais tous ont été éclipsés par la classe phénoménale de Trêve, qui offre à Christiane Head un deuxième Arc après Three Troikas en 1979, et à Thierry Jarnet un troisième après Subotica (1992) et Carnégie (1994). En s'imposant de cinq longueurs malgré un mauvais numéro de corde, un mauvais parcours et en tirant quelque peu, elle a littéralement écrasé un lot exceptionnel où personne n'a eu d'excuses, les quatre favoris terminant aux quatre premières places. C'est dire le niveau de cette course, et la valeur réalisée par cette pouliche exceptionnelle et invaincue, la meilleure vue depuis Zarkava, et assurément l'une des plus grandes championnes de l'histoire des courses.

 
L'Arc 2012 : Solémia

Avant-course

L’éventualité d’une participation du phénomène anglais Frankel à l’Arc a alimenté les conversations dans les mois précédant la course. Sa venue à Paris aurait fait de cet Arc 2012 une édition mythique et, en cas de victoire, assurément sacré Frankel comme le meilleur cheval de tous les temps. Mais son entraîneur Henry Cecil a vite refroidi les ardeurs en annonçant que son champion resterait en Angleterre, sur les distances intermédiaires. Tant pis pour l’histoire, et tant pis pour cet Arc décidément maudit, puisque décimé par une cascade de forfaits parmi les prétendants à la victoire : celui de Danedream, la tenante du titre, qui a fait honneur à son rang en gagnant les King George ; celui de Snow Fairy, la championne au sept groupe 1 revenue en pleine forme après une longue blessure, mais à nouveau sur la touche ; ceux de l’excellent Nathaniel ou encore de Valyra, lauréate du Diane tragiquement disparue à la fin de l’été.
Qui reste-t-il ? Trois noms se détachent : Camelot l’Irlandais, Orfevre le Japonais et Saônois le Français. Le premier a bien failli entrer dans la légende plus de quarante ans après Nijinsky : brillant vainqueur des 2000 Guinées et du Derby, il a échoué de peu dans sa quête de la triple couronne en terminant deuxième du St. Leger, une défaite, la première de sa carrière, qui a remis en cause pendant un temps sa participation à l’Arc. Star au Japon, Orfevre vise le titre : cheval de l’année et vainqueur de la triple couronne dans son pays en 2011, il a fait une bonne impression pour ses débuts parisiens dans le Prix Foy. Quant à Saônois, le « petit poucet » de la course, il est passé du statut de valeureux provincial à prince de Chantilly en s’imposant à la surprise générale dans le Prix du Jockey-Club, et les sceptiques qui le considéraient comme un lauréat au rabais ont dû revoir leur copie quand il a gagné avec brio le Prix Niel. À ces trois derby-winners, on oppose la valeureuse Shareta, deuxième l’an passé et qui vient de remporter le Vermeille, la Britannique Great Heavens, pas revue depuis sa victoire dans les Irish Oaks en juillet, mais dont les limites semblent difficiles à cerner, ou encore les bien connus St Nicholas Abbey et Méandre. Au betting, Orfevre s’élance avec le statut de favori, devant Camelot et Saônois.

La course

Il a plu à Paris. Le terrain est lourd. Ces circonstances météorologiques vont décider en partie du destin de certains concurrents, et de la configuration de la course, qui sera courue dans le temps très modeste de 2'37"68, le plus mauvais de la décennie. Au départ, les leaders de l'écurie Coolmore et de Orfevre s'élancent en tête pour assurer le train. À l'avant, on remarque Camelot, Solémia et Masterstroke, tandis qu'en retrait patientent Orfevre, Saônois, St Nicholas Abbey ou Shareta. Dès l'entrée de la ligne droite, lorsque les leaders s'effacent, certains rendent très vite les armes, dont Saônois, alors que d'autres, comme Shareta et Camelot, tentent de prononcer un timide effort mais sans pouvoir lutter avec Solémia et Masterstroke, qui s'annoncent. Mais c'est surtout Orfevre que l'on remarque tandis qu'il déborde tout le peloton par l'extérieur et prend l'avantage en quelques foulées. Le cheval japonais semble parti pour un facile succès, mais tout à coup il verse sur sa droite, s'appuie sur la lice et, comme déconcentré, perd brièvement l'équilibre et peine à se relancer. Au même moment, Solémia trouve son action, l'attaque et le déborde à la fin, l'emportant d'une encolure. Loin derrière, à sept longueurs, Masterstroke s'assure de la troisième place devant l'extrême outsider Haya Landa (133/1 !) et la pouliche Yellow And Green.
Déjà marqué par de nombreux forfaits (dont celui de Frankel, qui se serait sans doute promené dans ce lot), l'Arc 2012 s'avère très décevant et ne restera pas dans l'histoire. Camelot n'est décidément pas le nouveau Nijinsky, Saônois a sombré. Seul Orfevre a tenu son rang. Le terrain lourd a sans doute changé la donne, et entraîné une arrivée d'outsiders, avec par exemple la quatrième place de la brave Haya Landa, une jument de niveau groupe 3. La troisième place de Masterstroke confirme les progrès de ce poulain vainqueur du Grand Prix de Deauville et la victoire inattendue de Solémia, partie à la cote de 41/1, consacre une pouliche sérieuse et à l'aise en terrain lourd. Fille du "nageur" Poliglote, elle a attendu la fin de son année de 3 ans pour s'affirmer au haut niveau, avec une deuxième place dans le Prix du Conseil de Paris (groupe 2). À 4 ans, elle s'imposa de justesse dans sa seule victoire de groupe avant l'Arc, le Prix Corrida (Gr.2), tout de même devant Shareta. Quatrième du Prix de Pomone (Gr.2) en août à Deauville, elle disputa son premier groupe 1 en septembre dans le Prix Vermeille, sur terrain souple, où elle prit une bonne troisième place. Un palmarès honorable, mais très loin du standing d'un vainqueur de l'Arc. Autre indice du faible niveau de cette édition : c'est la première fois depuis Sagamix en 1998 qu'un concurrent l'emporte sans s'être auparavant imposé au niveau groupe 1. Pire : ce cas de figure ne s'est tout simplement jamais produit pour un cheval d'âge. Quant aux Japonais, ils sont décidément maudits : pour la quatrième fois après El Condor Pasa, Deep Impact et Nakayama Festa, leur champion du moment échoue à la deuxième place. La faute à un moment de déconcentration et au terrain, la faute aussi à un cavalier très populaire au Japon, Olivier Peslier, qui rejoint, à bientôt 40 ans, Jacques Doyasbère, Freddy Head, Yves Saint-Martin et Pat Eddery parmi les recordmen de victoires dans l'Arc.

 
L'Arc 2011 : Danedream

Avant-course

Fait rare, on retrouve au départ de cette édition le podium de la précédente. D'abord le tenant du titre, Workforce, qui a réalisé une bonne saison, sans toutefois régner sur le turf européen ; vainqueur d'un groupe 3, il a été devancé tant dans les Eclipse Stakes (par So You Think) que dans les King George, par le 3 ans irlandais Nathaniel. Ensuite le Japonais Nakayama Festa, très discret cette année, mais ménagé en vue de cette épreuve, et enfin la grande malheureuse de l'édition 2010, Sarafina, qui elle a presque réalisé un sans-faute : deuxième du Prix Ganay pour sa rentrée derrière Planteur, elle a ensuite aligné trois succès, dont le Grand Prix de Saint-Cloud, où elle s'est montrée impressionnante, et l'ultime préparatoire à l'Arc, le Prix Foy. À ces prétendants, on oppose le champion australien So You Think, désormais entraîné par Aidan O'Brien pour le compte de Coolmore. Lauréat de cinq Groupe 1 dans l'hémisphère sud, le 5 ans en a remporté trois autres en Europe (Tattersalls Gold Cup, Eclipse Stakes, Irish Champion Stakes), ne trouvant que Rewilding pour le devancer dans les Prince of Wales's Stakes. L'opposition est aussi très solide du côté des 3 ans français, malgré l'absence de Pour Moi, le lauréat du Derby ayant mis prématurément un terme à sa carrière. Chez les mâles, Reliable Man, vainqueur du Jockey-Club, vient de prendre sa revanche dans le Prix Niel sur Méandre, qui l'avait devancé dans le Grand Prix de Paris, et qui est supplémenté pour participer à l'Arc. Du côté des femelles, on parle beaucoup de Galikova (la sœur de Goldikova, par Galileo), 2e du Prix de Diane et brillante lauréate du Vermeille. Parmi les autres chances régulières, il faut citer un autre 3 ans de grande valeur, Treasure Beach (vainqueur de l'Irish Derby et des Secretariat Stakes aux États-Unis, seulement battu par Pour Moi dans le Derby), le deuxième Japonais Hiruno d'Amour (vainqueur du Tenno Sho et bon 2e du Prix Foy), le solide St Nicholas Abbey (Coronation Cup) ou encore la championne Snow Fairy et ses quatre groupes 1. S'ajoutent à la liste des partants, les supplémentés Danedream (Grosser Preis Von Baden) et Masked Marvel (St Leger Stakes), le 4 ans Français Silver Pond, et les pouliches Testostérone et Shareta.

La course

Tresure Beach prend tout de suite la tête et se détache du peloton emmené par Shareta. Testostérone suit, accompagnée de St Nicholas Abbey, d'Hiruno d'Amour et de Danedream. À l'arrière galopent les favoris Sarafina, Workforce, So You Think et Reliable Man. Le rythme imprimé par Treasure Beach est très élevé sur cette piste bonne. Le peloton est très étiré. Dans la descente, le leader irlandais cède, légèrement rejoint par l'avant-garde du peloton emmené par St Nicholas Abbey. Les favoris sont toujours à l'arrière-garde. Parmi eux, seul Méandre semble bien placé. Dans la ligne droite, St Nicholas Abbey et Shareta luttent à la corde, tandis que Testostérone et Hiruno d' Amour plafonnent derrière eux. À l'extérieur, Méandre et Sarafina tardent à enclencher alors que Reliable Man est complètement hors course. À la distance, Danedream place son attaque. Elle dépose Shareta et St Nicholas Abbey et s'envole littéralement vers la victoire. À la manière de Zarkava trois ans plus tôt, la pouliche allemande fait une véritable démonstration, gagnant de cinq longueurs et battant le record de Peintre Célèbre en 2'24"49. La surprenante Shareta finit deuxième, devant Snow Fairy qui termine bien. So You Think est quatrième malgré un mauvais parcours : dernier dans la descente ! St Nicholas Abbey finit bon cinquième devant les favoris français Méandre et Sarafina, décevants. Workforce, Reliable Man et Galikova finissent très loin. Danedream crée une incroyable sensation à 26/1 tandis que Shareta finit seconde à 71/1. Seul So You Think, quatrième, est à moins de 10/1 dans le quinté.

 
L'Arc 2010 : Workforce

Avant-course

Après les deux champions vainqueurs des deux éditions précédentes, l'édition 2010 s'avère particulièrement ouverte, avec vingt partants. On murmure cependant les noms des français Behkabad, présenté par l'Aga Khan, vainqueur du Grand Prix de Paris et du Prix Niel sur 2 400 m ; Planteur, dauphin de Behkabad dans ces deux courses, comme il le fut de Lope de Vega dans le Prix du Jockey-Club ; la pouliche Sarafina, lauréate du Prix de Diane, mais troisième sans briller dans le Prix Vermeille ; et Lope de Vega, supplémenté par André Fabre, vainqueur du Prix du Jockey-Club et de la Poule d'Essai des Poulains, qui découvre les 2 400 m après deux échecs cuisants sur le mile. Les Irlandais sont représentés par l'armada Coolmore d'Aidan O'Brien, qui aligne le 4 ans Fame and Glory, battu dans l'Arc 2009, mais auteur d'une très belle saison auréolée de succès dans la Coronation Cup et la Tattersalls Gold Cup, et le poulain Cape Blanco, très décevant dans le Jockey-Club mais brillant lauréat de l'Irish Derby et des Irish Champion Stakes et deuxième de la fusée Harbinger dans les King George VI and Queen Elizabeth Diamond Stakes. Côté anglais, on mise sur le 3 ans Workforce, qui aurait été le grand favori après sa fantastique victoire dans le Derby d'Epsom s'il n'avait pas, ensuite, fortement déçu dans les King George, terminant avant-dernier très loin du vainqueur, et sur l'inusable Youmzain, 7 ans, qui peut s'enorgueillir d'avoir terminé trois fois 2e de l'Arc, un exploit unique. Enfin, les japonais Victoire Pisa et Nakayama Festa, qui ont découvert Longchamp dans les Prix Niel et Foy, sont des outsiders séduisants. Les grands absents de cette édition sont le bolide britannique Harbinger lauréat des King George par 11 longueurs, dont la carrière fut stoppée par une blessure à l'entraînement, et les juments Sariska et Midday : la première orientée au haras après qu'elle eut plusieurs fois refusé de s'élancer des stalles, et la seconde partie tenter le doublé dans la Breeders' Cup Filly & Mare Turf après sa victoire dans le Prix Vermeille.

La course

Pouvoir Absolu, le leader de Planteur, prend la tête dès le départ. Suivent Planteur, Fame and Glory, Midas Touch, Duncan, Behkabad et Sarafina. Workforce et Youmzain sont à l'arrière du peloton accompagnés par Plumania (lauréate du Grand Prix de Saint-Cloud) et Marinous (vainqueur du Grand Prix de Deauville). Lope de Vega et Cape Blanco se rapprochent dans la descente mais sont gênés par Duncan (Prix Foy). Sarafina quant à elle est presque arrêtée par l'Irlandais Midas Touch qui faiblit soudain. La ligne droite est abordée en tête par Planteur qui attaque le premier accompagné par Lope de Vega et Cape Blanco très sollicité. Behkabad et Fame and Glory ne trouvent pas l'ouverture. Workforce et Nakayama Festa prennent l'avantage à 300 mètres du poteau et se détachent librement alors que Sarafina revient à l'extérieur et que Fame and Glory et Lope de Vega sont gênés par un écart de Planteur. Workforce résiste jusqu'au bout à Nakayama Festa et s'impose à la lutte, d'une tête. Sarafina trace une magnifique ligne droite et obtient le deuxième accessit devant Behkabad, Fame and Glory et Marinous. L'arrivée mouvementée et les multiples remous durant le parcours entraînent une enquête qui va durer 30 minutes et à l'issue de laquelle Planteur sera disqualifié de la septième place. C'est le premier Arc du jockey Ryan Moore et du grand entraîneur Sir Michael Stoute, le quatrième pour le propriétaire Khalid Abdullah, après Rainbow Quest, Dancing Brave et Rail Link.

 
 
2006-2009


L'Arc 2009 : Sea The Stars

Avant-course

Après la phénoménale Zarkava l'année précédente, un autre crack monopolise l'attention pour l'édition 2009. Invaincu tout au long de l'année, gagnant de cinq Groupe 1 d'affilée (2000 Guinées, Derby, Eclipse Stakes, International Stakes, Irish Champion Stakes), l'Irlandais Sea The Stars fait figure d'épouvantail, même s'il n'a pas fait fuir l'opposition, puisque pas moins de 19 concurrents se présentent au départ de la course. Difficile pourtant de trouver un opposant au fils de l'extraordinaire poulinière Urban Sea, elle-même lauréate de l'Arc en 1993, et disparue en mars. Pour lui donner la réplique, on avance les noms du bon Fame and Glory, vainqueur de l'Irish Derby mais dominé deux fois par Sea The Stars ; de Vision d'État, vainqueur l'an passé du Jockey-Club et cinquième de l'Arc, et qui a pris du galon en allant gagner les Prince of Wales's Stakes ; de Conduit, doté d'un remarquable palmarès (Breeders' Cup Turf, King George) ; de Stacelita (Prix de Diane), demeurée invaincue grâce à sa victoire sur le tapis vert dans le Prix Vermeille ; de l'endurcie Dar Re Mi (Yorkshire Oaks, Pretty Polly Stakes), la gagnante morale de ce même Prix Vermeille ; ou encore de Cavalryman (Grand Prix de Paris), de Getaway (4e de l'édition 2007 et double vainqueur de Groupe 1 cette année en Allemagne) et de Beheshtam, qui n'a jamais vraiment confirmé les espoirs placés en lui. Le brave Youmzain, deuxième des deux éditions précédentes, est toujours là mais semble accuser le poids des ans. Les autres candidats (dont le meilleur cheval du Brésil, Hot Six) semblent condamnés à jouer les utilités. Au rayon des absents, il faut citer Le Havre (Prix du Jockey-Club), retraité en raison d'une blessure, Sariska (Oaks, Irish Oaks), dirigée vers les Champion Stakes ou Spanish Moon, orienté directement vers la Breeders' Cup Turf.

La course

Sea The Stars, ayant tiré un bon numéro de corde, le 6, s'élance convenablement mais son jockey, Michael Kinane, le reprend. À l'avant, les deux leaders de Fame and Glory prennent le large. Le peloton est emmené par Stacelita devant Dar Re Mi et Cavalryman qui, malgré son mauvais numéro de corde, est bien parti. Sea The Stars est victime de bousculades au sein du peloton et se retrouve enfermé. Le rythme est lent, ce qui pénalise Conduit, cheval préférant les trains rapides. À 400 mètres du poteau, les deux leaders sont repris par le peloton. Stacelita lance le sprint suivie par Dar Re Mi et Cavalryman tandis que Sea The Stars cherche le passage à la corde. À 250 mètres du but, il trouve le jour, produit son attaque et cloue sur place ses adversaires. Youmzain termine fort à l'extérieur pour s'octroyer le premier accessit, comme en 2007 et en 2008. Cavalryman, très courageux malgré un numéro de corde épouvantable, termine troisième devant Conduit, Dar Re Mi, Fame and Glory, Vision d'État et Stacelita.
Sea The Stars rejoint donc sa mère au palmarès, offre son troisième Arc à Michael Kinane et se classe assurément parmi les plus grands vainqueurs de l'histoire.

 
L'Arc 2008 : Zarkava

Avant-course

Parmi les 16 candidats au sacre, tout le monde n'a d'yeux que pour Zarkava, la pouliche de l'Aga Khan, seule femelle face à 4 poulains et 11 chevaux d'âge. Invaincue en six sorties, la fille de Zamindar a ébloui à chacune de ses apparitions, elle qui a enchaîné le Prix Marcel Boussac, la Poule d'Essai des Pouliches (record à la clé), le Prix de Diane et le Prix Vermeille. Lors de sa dernière sortie, dans le "Vermeille", elle a été géniale et a frôlé la catastrophe, "oubliant" de partir à l'ouverture des boites. À 25 mètres du peloton en début de parcours, elle a recollé avant de placer sa longue accélération finale, bouclant un dernier 400 m en 22" pour s'adjuger la victoire en un temps record. Son principal opposant est l'Irlandais Duke of Marmalade, présenté par les mastodontes de Coolmore. Drôle de carrière : incapable de gagner à 3 ans, mais toujours placé au plus haut niveau (2e St. James's Palace Stakes ou battu par Dylan Thomas dans les Irish Champion Stakes), il a au contraire tout gagné en 2008, enchaînant la bagatelle de 5 groupes 1 dont les King George. Aux côtés de "The Duke", son compagnon d'écurie Soldier of Fortune, préparé pour cet objectif, impressionnant lauréat de l'Irish Derby 2007, 5e de l'Arc l'an passé et vainqueur cette année de la Coronation Cup. Citons encore l'Anglais Youmzain (2e de l'Arc 2007, Grand Prix de Saint-Cloud 2008) et l'inconnu de la course, le Japonais Meisho Samson, lauréat des 2000 Guinées et du Derby japonais, ainsi que de l'important Tenno Sho. Côté 3 ans, Anglais et Irlandais font défaut, mais on retrouve au départ un autre invaincu, le provincial Vision d'État (Prix du Jockey-Club, Prix Niel), et les vainqueurs des derbys d'Italie (Cima de Triomphe) et d'Allemagne (le bon Kamsin, également lauréat du Grand Prix de Baden).

La course

Avec le no 1 à la corde, Zarkava, toujours susceptible de facéties au départ, a tiré un numéro piège, risquant d'être enfermée dans le peloton. C'est justement ce qui arrive, Christophe Soumillon, son jockey, évitant de justesse une dérobade à la sortie des stalles. Cette mise en jambes difficile vaut à Zarkava d'être enfermée dans le peloton durant la majeure partie de la course. Devant, Red Rock Canyon, le cheval de train de Coolmore mène détaché, tandis que Lanfranco Dettori, en selle sur l'Allemand Schiaparelli, décide de prendre les choses en main et mène la chasse en compagnie de Zambezi Sun. Le peloton reste relativement compact jusqu'à l'entrée de la ligne droite, où Zarkava est toujours enfermée. La situation de la favorite est toujours délicate, quand l'ouverture se produit à 300 mètres du but. 100 mètres plus loin, la phénoménale Zarkava dépose Soldier of Fortune et l'Allemand It's Gino, qui luttent à la corde, tandis que Youmzain finit bien pour prendre le premier accessit, devant Soldier of Fortune et It's Gino, dead-heat, et Vision d’État, qui court bien. Duke of Marmalade termine 7e, payant peut-être une saison chargée et l'état du terrain, pas tout à fait à son avantage.
Cette édition 2008 a sans aucun doute sacré un phénomène : Zarkava, première pouliche de 3 ans lauréate depuis une autre championne de l'Aga Khan, Akiyda en 1982, demeure invaincue, défie les superlatifs et rejoint dans la légende les plus grands vainqueurs de l'Arc.

 
L'Arc 2007 : Dylan Thomas

Avant-course

Avec 12 partants, le 86e Prix de l'Arc de Triomphe s'annonce ouvert. Impressionnant lauréat du Derby d'Epsom, monté par Lanfranco Dettori, l'Anglais Authorized (par Montjeu) est le grand favori. Après son sacre en juin, il a été raccourci, courant sur les 2 000 mètres des Eclipse Stakes (battu dans une course tactique par le 4 ans Notnowcato, absent ici) et des International Stakes, qu'il a brillamment remportées devant Dylan Thomas. On lui oppose l'armada Coolmore, emmenée justement par le 4 ans Dylan Thomas (lauréat de 5 groupe 1, dont une faible édition des King George en juillet) et le 3 ans Soldier of Fortune (par Galileo), vainqueur de l'Irish Derby, mais passant pour préférer les sols profonds. Côté français, les deux chevaux les plus cités sont le 3 ans Zambezi Sun (Grand Prix de Paris) et la jument Mandesha (Prix d'Astarté, Vermeille et de l'Opéra en 2006, 2e du Grand Prix de Saint-Cloud, des Nassau Stakes et du Prix Foy cette année), la seule femelle du lot. On regrette l'absence de l'Allemand Manduro, invaincu cette année, lauréat notamment du Prix Jacques Le Marois (sur 1 600 m) et des Prince of Wales's Stakes (sur 2 000 m, devant Dylan Thomas), mais qui venait de prouver dans le Prix Foy qu'il tenait aisément les 2 400 m. Sa blessure consécutive à cette dernière victoire devait le priver d'un Arc qui, a posteriori, semblait largement à sa portée.

La course

Les deux leaders dépêchés par Aidan O'Brien pour assurer une course sélective prirent les commandes, tandis qu'on remarquait à l'arrière-garde Authorized et le 3 ans français Sagara. À l'entrée de la ligne droite, le favori tenta bien de venir à l'extérieur, mais il cala immédiatement, incapable d'accélerer. Au centre, Dylan Thomas prononça un vif effort, tout en versant sérieusement sur sa droite, tassant Zambezi Sun et Soldier of Fortune. Il plongea à la corde et résista d'une courte tête à l'attaque hargneuse de l'extrême outsider Youmzain (qui reproduisait ainsi le jumelé gagnant des derniers King George) et au bon retour de Sagara. Une enquête fut ouverte sur l'incident de la mi-ligne droite, mais l'arrivée fut maintenue, les commissaires considérant que Zambezi Sun et Soldier of Fortune n'avaient pas les moyens d'inquiéter le vainqueur. Les écarts serrés, la présence à l'arrivée du brave Youmzain, un bon cheval mais pas un foudre de guerre, la déroute des 3 ans et des favoris (excepté le vainqueur) : cette édition 2007, si elle a couronné un très bon cheval, ne restera pas dans les mémoires.

 
L'Arc 2006 : Rail Link

Avant-course

En 2006, la course se présente sous un aspect un peu inhabituel : un très faible nombre de partants, seulement 8, un record depuis 1946. Cette faible participation s'explique surtout par la qualité des chevaux engagés. Face à un lot de très haute qualité, les outsiders n'ont pas voulu tenter leur chance. Au départ de cette édition 2006, nous retrouvons Hurricane Run, le lauréat 2005. Il tente la passe de deux, ce qui n'a plus été réalisé depuis Alleged (1977 et 1978). Face à lui, le Japonais Deep Impact, attendu par tout un peuple (plus de 200 journalistes japonais font le voyage), et annoncé comme le meilleur cheval nippon de tous les temps. L'Allemand Shirocco (Coronation Cup, Breeders' Cup Turf), lauréat du Prix Foy devant Hurricane Run, espère rééditer cette performance. Rail Link, (Grand Prix de Paris, Prix Niel) s'est affirmé comme le meilleur 3 ans français. Enfin, Pride, la seule jument du lot, espère terminer sa carrière en beauté.

La course

Le départ se passe sans encombre pour tous les concurrents. Deep Impact mène les premiers mètres, puis c'est Irish Wells qui assure le train. À l'entrée de la ligne droite, tous les concurrents sont encore en course. Deep Impact lance le sprint à 300 mètres, suivi par Rail Link, alors que Pride est en dernière position. Rail Link s'accroche puis déborde Deep Impact, alors que Pride effectue un retour tonitruant. Finalement, Rail Link l'outsider, l'emporte devant Pride et Deep Impact, favori un peu décevant. Quelques semaines plus tard, Deep Impact est déclassé, à la suite d'un contrôle antidopage positif, et perd sa 3e place au profit de Hurricane Run.

 
 

Palmarès

Année Vainqueur S/A Pays Père Jockey Entraîneur Propriétaire Deuxième Troisième Quatrième Cinquième Temps
2023 Ace Impact M.3 Drapeau de la France France Cracksman Cristian Demuro Jean-Claude Rouget Serge Stempniak Westover Onesto Through Seven Seas Continuous 2'25"50
2022 Alpinista F.5 Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni Frankel Luke Morris Sir Mark Prescott Kristen Rausing Vadeni Torquator Tasso Al Hakeem Grand Glory 2'35"71
2021 Torquator Tasso M.4 Drapeau de l'Allemagne Allemagne Adlerflug Rene Piechulek Marcel Weiss Gestüt Auenquelle Tarnawa Hurricane Lane Adayar Sealiway 2'37"62
2020 Sottsass M.4 Drapeau de la France France Siyouni Cristian Demuro Jean-Claude Rouget White Birch Farm In Swoop Persian King Gold Trip Raabihah 2'39"30
2019 Waldgeist M.5 Drapeau de la France France Galileo Pierre-Charles Boudot André Fabre Gestüt Ammerland Enable Sottsass Japan Magical 2'31"97
2018 Enable F.4 Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni Nathaniel Lanfranco Dettori John Gosden Khalid Abdullah Sea of Class Cloth of Stars Waldgeist Capri 2'29"24
2017[6] Enable F.3 Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni Nathaniel Lanfranco Dettori John Gosden Khalid Abdullah Cloth of Stars Ulysses Order of St George Brametot 2'28"69
2016[6] Found F.4 Drapeau de l'Irlande Irlande Galileo Ryan Moore Aidan O'Brien Coolmore Highland Reel Order of St George Siljan's Saga Postponed 2'23"61
2015 Golden Horn M.3 Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni Cape Cross Lanfranco Dettori John Gosden A. E. Oppenheimer Flintshire New Bay Trêve Erupt 2'27"23
2014 Trêve F.4 Drapeau de la France France Motivator Thierry Jarnet Christiane Head Al Shaqab Racing Flintshire Taghrooda Kingston Hill Dolniya 2'26"05
2013 Trêve F.3 Drapeau de la France France Motivator Thierry Jarnet Christiane Head Al Shaqab Racing Orfevre Intello Kizuna Penglai Pavilion 2'32"04
2012 Solémia F.4 Drapeau de la France France Poliglote Olivier Peslier Carlos Laffon-Parias Wertheimer & Frère Orfevre Masterstroke Haya Landa Yellow and Green 2'37"68
2011 Danedream F.3 Drapeau de l'Allemagne Allemagne Lomitas Andrasch Starke Peter Schiergen Gesüt B. Eberstein Shareta Snow Fairy So You Think St Nicholas Abbey 2'24"49
2010 Workforce M.3 Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni King's Best Ryan Moore Sir Michael Stoute Khalid Abdullah Nakayama Festa Sarafina Bekhabad Fame and Glory 2'35"30
2009 Sea The Stars M.3 Drapeau de l'Irlande Irlande Cape Cross Michael Kinane John Oxx Cristopher Tsui Youmzain Cavalryman Conduit Dar Re Mi 2'26"30
2008 Zarkava F.3 Drapeau de la France France Zamindar Christophe Soumillon Alain de Royer-Dupré S.A. Aga Khan Youmzain Soldier of Fortune / It's Gino[7] Vision d'Etat 2'28"80
2007 Dylan Thomas M.4 Drapeau de l'Irlande Irlande Danehill Kieren Fallon Aidan O'Brien Coolmore Youmzain Sagara Getaway Soldier of Fortune 2'28"50
2006 Rail Link M.3 Drapeau de la France France Dansili S. Pasquier André Fabre Khalid Abdullah Pride Hurricane Run[8] Best Name Irish Wells 2'31"70
2005 Hurricane Run M.3 Drapeau de la France France Montjeu Kieren Fallon André Fabre Michael Tabor Westerner Bago Shirocco Motivator 2'27"40
2004 Bago M.3 Drapeau de la France France Nashwan Thierry Gillet Jonathan Pease Succession Niarchos Cherry Mix Ouija Board Acropolis North Light 2'25"00
2003 Dalakhani M.3 Drapeau de la France France Darshaan Christophe Soumillon Alain de Royer-Dupré S.A. Aga Khan Mubtaker High Chaparral Doyen Vinnie Roe 2'32"30
2002 Marienbard M.5 Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni Caerleon Lanfranco Dettori Saeed bin Suroor Godolphin Sulamani High Chaparral Califet Islington 2'26"70
2001 Sakhee M.4 Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni Bahri Lanfranco Dettori Saeed bin Suroor Godolphin Aquarelliste Sagacity Golan Milan 2'36"10
2000 Sinndar M.3 Drapeau de l'Irlande Irlande Grand Lodge Johnny Murtagh John Oxx S.A. Aga Khan Egyptband Volvoreta Montjeu Hightori 2'25"80
1999 Montjeu M.3 Drapeau de la France France Sadler's Wells Michael Kinane John Hammond Michael Tabor El Condor Pasa Croco Rouge Leggera Tiger Hill 2'38"50
1998 Sagamix M.3 Drapeau de la France France Linamix Olivier Peslier André Fabre J.-L.Lagardère Leggera Tiger Hill Croco Rouge Caitano 2'34"50
1997 Peintre Célèbre M.3 Drapeau de la France France Nureyev Olivier Peslier André Fabre D. Wildenstein Pilsudski Borgia Oscar Schindler Predappio 2'24"60
1996 Helissio M.3 Drapeau de la France France Fairy King Olivier Peslier Elie Lellouche Enrique Sarasola Pilsudski Oscar Schindler Swain Luna Wells 2'29"90
1995 Lammtarra M.3 Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni Nijinsky Lanfranco Dettori S.bin Suroor Saeed Al Maktoum Freedom Cry Swain Lando Pure Grain 2'31"80
1994 Carnegie M.3 Drapeau de la France France Sadler's Wells Thierry Jarnet André Fabre Cheikh Mohammed Hernando Apple Tree Ezzoud Bright Moon 2'31"10
1993 Urban Sea F.4 Drapeau de la France France Miswaki Eric Saint-Martin Jean Lesbordes David Tsui White Muzzle Opera House Intrepidity Only Royale 2'37"90
1992 Subotica M.4 Drapeau de la France France Pampabird Thierry Jarnet André Fabre Olivier Lecerf User Friendly Vert Amande St Jovite Saganeca 2'39"00
1991 Suave Dancer M.3 Drapeau de la France France Green Dancer Cash Asmussen John Hammond Henri Chalhoub Magic Night Pistolet Bleu Toulon Pigeon Voyageur 2'31"40
1990 Saumarez M.3 Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni Rainbow Quest Gérald Mossé Nicolas Clément Bruce McNall Epervier Bleu Snurge In The Wings Belmez 2'29"80
1989 Carroll House M.3 Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni Lord Gayle Michael Kinane Michael Jarvis A. Balzarini Behera Saint Andrews Young Mother Sierra Roberta 2'30"80
1988 Tony Bin M.5 Drapeau de l'Italie Italie Kampala John Reid L. Camici M. Del Bono Gaucci Mtoto Boyatino Unfuwain Village Star 2'27"30
1987 Trempolino M.3 Drapeau de la France France Sharpen Up Pat Eddery André Fabre Paul de Moussac Tony Bin Triptych Mtoto Tabayaan 2'26"30
1986 Dancing Brave M.3 Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni Lyphard Pat Eddery Guy Harwood Khalid Abdullah Bering Triptych Shahrastani Shardari 2'27"70
1985 Rainbow Quest [9] M.4 Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni Blushing Groom Pat Eddery Jeremy Tree Khalid Abdullah Sagace Kozana Sumayr Fitnah 2'29"50
1984 Sagace M.4 Drapeau de la France France Luthier Yves Saint-Martin Patrick Biancone D. Wildenstein Northern Trick All Along Esprit du Nord Strawberry Road 2'39"10
1983 All Along F.4 Drapeau de la France France Targowice Walter Swinburn Patrick Biancone D. Wildenstein Sun Princess Luth Enchantée Time Charter Salmon Leap 2'28"10
1982 Akiyda F.3 Drapeau de la France France Labus Yves Saint-Martin François Mathet S.A. Aga Khan Ardross Awaasif April Run Real Shadaï 2'37"00
1981 Gold River F.4 Drapeau de la France France Riverman Gary-W. Moore Alec Head Jacques Wertheimer Bikala April Run Perrault Ardross 2'35"40
1980 Detroit F.3 Drapeau de la France France Riverman Pat Eddery Olivier Douïeb Robert Sangster Argument Ela-Mana-Mou Three Troikas Nebos 2'28"00
1979 Three Troikas F.3 Drapeau de la France France Lyphard Freddy Head Christiane Head Mme A. Head Le Marmot Troy Pevero Trillion 2'28"90
1978 Alleged M.4 Drapeau de l'Irlande Irlande Hoist the Flag Lester Piggott Vincent O'Brien R. Sangster Trillion Dancing Maid Frère Basile Guadanini 2'36"50
1977 Alleged M.3 Drapeau de l'Irlande Irlande Hoist the Flag Lester Piggott Vincent O'Brien R. Sangster Balmerino Crystal Palace Dunfermline Crow 2'30"60
1976 Ivanjica F.4 Drapeau de la France France Sir Ivor Freddy Head Alec Head Jacques Wertheimer Crow Youth Noble Dancer Bruni 2'39"40
1975 Star Appeal M.5 Drapeau de l'Irlande Irlande Appiani Greville Starkey Theo Grieper W. Zeitelhack On My Way Comtesse de Loir Un Kopeck Allez France 2'33"60
1974 Allez France F.4 Drapeau de la France France Sea Bird Yves Saint-Martin Angel Penna D. Wildenstein Comtesse de Loir Margouillat Kamaraan Paumista 2'36"90
1973 Rheingold M.4 Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni Fabergé Lester Piggott Barry Hills Henry Zeisel Allez France Hard to Beat Card King Lady Berry 2'35"80
1972 San San F.3 Drapeau de la France France Bald Eagle Freddy Head Angel Penna C. Batthyany Rescousse Homeric Regal Exception Card King 2'28"30
1971 Mill Reef M.3 Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni Never Bend Geoff Lewis Ian Balding Paul Mellon Pistol Packer Cambrizzia Caro Hallez 2'28"30
1970 Sassafrás M.3 Drapeau de la France France Sheshoon Yves Saint-Martin François Mathet Árpád Plesch Nijinsky Miss Dan Gyr Blakeney 2'29"70
1969 Levmoss M.4 Drapeau de l'Irlande Irlande Le Levanstell W. Williamson S. McGrath S. McGrath Park Top Grandier Candy Cane Prince Régent 2'29"00
1968 Vaguely Noble M.3 Drapeau de la France France Vienna W. Williamson Étienne Pollet R. Franklin & N. B. Hunt Sir Ivor Carmarthen Roselière La Lagune 2'35"20
1967 Topyo M.3 Drapeau de la France France Fine Top W. Pyers C.-W. Bartholomew Suzy Volterra Salvo Ribocco Roi Dagobert Heath Rose 2'38"20
1966 Bon Mot M.3 Drapeau de la France France Worden Freddy Head William Head F.-W. Burmann Sigebert Lionel A Tempo Behistoun 2'39"80
1965 Sea Bird M.3 Drapeau de la France France Dan Cupid Pat Glennon Étienne Pollet Jean Ternynck Reliance Diatome Free Ride Anilin 2'35"50
1964 Prince Royal M.3 Drapeau de la France France Ribot Roger Poincelet G. Bridgland Rex Ellworth Santa Claus La Bamba Timmy Lad Belle Sicambre 2'35"50
1963 Exbury M.4 Drapeau de la France France Le Haar Jean Deforge G. Watson Guy de Rothschild Le Mesnil Misti Soltikoff Sanctus 2'35"00
1962 Soltikoff M.3 Drapeau de la France France Prince Chevalier M. Depalmas R. Pelat Mme C. del Duca Monade Val de Loir Snob Match II 2'30"90
1961 Molvedo M.3 Drapeau de l'Italie Italie Ribot Enrico Camici Arturo Maggi Edigio Verga Right Royal Misti Hight Hat Match II 2'33"40
1960 Puissant Chef M.3 Drapeau de la France France Djefou M. Garcia C.-W. Bartholomew H. Aubert Hautain Point d'Amour III Esquimau Santa Severa 2'44"00
1959 Saint Crespin[10] M.3 Drapeau de la France France Auréole George Moore Alec Head Prince Ali Khan Midnight Sun Le Loup Garou Mi Carina Primera 2'33"30
1958 Ballymoss M.4 Drapeau de l'Irlande Irlande Mossborough S. Breasley Vincent O'Brien J. McShain Fric Cherasco V.I.P. Tanerko 2'37"90
1957 Oroso M.4 Drapeau de la France France Tifinar S. Boullenger D. Lescalle Raoul Meyer Denisy Balbo Prince Taj Al Mabsoot 2'33"40
1956 Ribot M.4 Drapeau de l'Italie Italie Tenerani Enrico Camici U. Penco Mis I. della Rochetta Talgo Tanerko Career Boy Master Boing 2'34"70
1955 Ribot M.3 Drapeau de l'Italie Italie Tenerani Enrico Camici U. Penco Mis I. della Rochetta Beau Prince II Picounda Kurun Savoyard 2'35"60
1954 Sica Boy M.3 Drapeau de la France France Sunny Boy W. Johnstone P. Pelat Mme J. Cochery Banassa Filante Norman Cordova 2'36"30
1953 La Sorellina F.3 Drapeau de la France France Sayani M. Larraun Étienne Pollet Paul Dubosq Silnet Worden Buisson d'Or Northern Light 2'31"80
1952 Nuccio M.4 Drapeau de la France France Traghetto Roger Poincelet Alec Head Aga Khan III La Mirambule Dynamiter Silnet Worden 2'39"80
1951 Tantième M.4 Drapeau de la France France Deux Pour Cent Jacques Doyasbère François Mathet François Dupré Nuccio Le Tirol Djelfa Pan 2'32"80
1950 Tantième M.3 Drapeau de la France France Deux Pour Cent Jacques Doyasbère François Mathet François Dupré Alizier L'Amiral Scratch Fort Napoléon 2'34"20
1949 Coronation F.3 Drapeau de la France France Djebel Roger Poincelet Charles Semblat Marcel Boussac Double Rose Amour Drake Rantzau Médium 2'38"60
1948 Migoli M.4 Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni Bois Roussel C. Smirke Frank Butters Aga Khan III Nirgal Bey Spooney Turmoil 2'31"60
1947 Le Paillon M.5 Drapeau de la France France Fastnet F. Rochetti W. Head L. Aurosseau Goyama Madelon Fante Tourment 2'33"40
1946 Caracalla M.4 Drapeau de la France France Tourbillon Charlie Elliott Charles Semblat Marcel Boussac Prince Chevalier Pirette Ardan Fine Lad 2'33"30
1945 Nikellora F.3 Drapeau de la France France Vatellor R. Johnstone R. Pelat Mme R. Paturea Ardan Chanteur Basileus Samaritain 2'34"80
1944[11] Ardan M.3 Drapeau de la France France Pharis Jacques Doyasbère Charles Semblat Marcel Boussac Un Gaillard Deux Pour Cent Esmeralda Samaritain 2'35"00
1943[11] Verso II M.3 Drapeau de la France France Pinceau G. Duforez C. Clout Cte de Chambure Esmeralda Norseman Cordon Rouge Châteauroux 2'33"40
1942 Djebel M.5 Drapeau de la France France Tourbillon Jacques Doyasbère Charles Semblat Marcel Boussac Tornado Breughel Hern the Hunter Vigilance 2'37"90
1941 Le Pacha M.3 Drapeau de la France France Biribi P. Francolon J. Cunnington Philippe Gund Nepenthe Djebel Jock Longthanh 2'36"20
1940 Course annulée
1939
1938 Éclair au Chocolat M.3 Drapeau de la France France Bubbles C. Bouillon L. Robert É. de Rothschild Antonym Canot Castel Fusano Vatellor 2'39"80
1937 Corrida F.5 Drapeau de la France France Coronach Charlie Elliott J.-E. Watts Marcel Boussac Tonnelle Mousson En Fraude Sturmvogel 2'33"90
1936 Corrida F.4 Drapeau de la France France Coronach Charlie Elliott J.-E. Watts Marcel Boussac Cousine Fantastic Blue Bear Samos 2'38"60
1935 Samos F.3 Drapeau de la France France Brûleur W. Sibbritt F. Carter E. de Saint-Alary Péniche Corrida Brantôme Admiral Drake 2'42"60
1934 Brantôme M.3 Drapeau de la France France Blandford C. Bouillon L. Robert É. de Rothschild Assuérus Félicitation Silver Plated Sa Parade 2'41"80
1933 Crapom M.3 Drapeau de l'Italie Italie Cranach II P. Caprioli F. Regoli Mario Crespi Casterari Pantalon Assuérus Camping 2'41"60
1932 Motrico M.7 Drapeau de la France France Radamès Charles Semblat M. d'Okhuysen Max de Rivaud Goyescas Macaroni Le Bécau Fénolo 2'44"60
1931 Pearl Cap F.3 Drapeau de la France France Le Capucin Charles Semblat F. Carter Mlle Diana Esmond Amfortas Prince Rose Brûlette Taxodium 2'38"80
1930 Motrico M.5 Drapeau de la France France Radamès M. Fruhinsholtz M. d'Okhuysen Max de Rivaud Hotwood Filarete Ortello Commanderie 2'44"80
1929 Ortello M.3 Drapeau de l'Italie Italie Teddy P. Caprioli W. Carter G. del Montel Kantar Finglas Vatout Ukrania 2'42"80
1928 Kantar M.3 Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni Alcantara II A. Esling R. Carver Ogden Mills Rialto Finglas Motrico Oleander 2'38"80
1927 Mon Talisman M.3 Drapeau de la France France Craig and Eran Charles Semblat F. Carter E. Martinez de Hoz Nino Felton Fitérari Flamant 2'32"80
1926 Biribi M.3 Drapeau de la France France Rabelais D. Torterolo J. Torterolo Simon Guthman Dorina Ptolemy Masked Ruler Priori 2'32"80
1925 Priori[12] M.3 Drapeau de la France France Brûleur M. Allemand P. Carter G. de Chavagnac Cadum Tras Los Montes La Habanera Masked Marvel 2'33"80
1924 Massine M.4 Drapeau de la France France Consols A. Sharpe E. Cunnington Henry Ternynck Isola Bella Cadum Le Capucin Uganda 2'40"80
1923 Parth M.3 Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni Polymelus F. O'Neill J.-H. Crawford A.-K. Macomber Massine Filibert de Savoie Checkmate Kefalin 2'38"20
1922 Ksar M.4 Drapeau de la France France Brûleur F. Bullock W.-R. Walton Mme E. Blanc Fléchois Relapse Bahadur Kefalin 2'38"80
1921 Ksar M.3 Drapeau de la France France Brûleur G. Stern W.-R. Walton Mme E. Blanc Fléchois Square Measure Odol Cid Campeador 2'34"80
1920 Comrade M.3 Drapeau de la France France Bachelor's Double F. Bullock P.-P. Gilpin E. de Saint-Alary King's Cross Pieurs Meddlesome Maid Embry 2'39"00

Notes et références

  1. « Prix de l'Arc de Triomphe. Une dotation record de 5 millions d'euros » (consulté le ).
  2. Francis Fougeray, « Enable : stop ou encore ? », sur paris-turf.com, .
  3. « Dernière minute : les O'Brien non partants dans l'Arc », sur jourdegalop.com, .
  4. Sylvain Copier, « Énorme coup de tonnerre avant l'Arc ! », sur jourdegalop.com, .
  5. Paris-Turf, « La Cressonnière out » (consulté le ).
  6. a et b Édition disputée à Chantilly en raison de la fermeture de Longchamp pour travaux
  7. Dead-heat
  8. Deep Impact, disqualifié de la troisième place pour contrôle positif
  9. Sagace, rétrogradé de la première place après enquête
  10. Midnight Sun rétrogradé de la première place après enquête
  11. a et b Couru sur 2 300 mètres au Tremblay
  12. Cadum rétrogradé de la première place après enquête

Voir aussi

  • Vainqueur du Prix de l'Arc de Triomphe

Liens externes

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